Nous célébrons, aujourd’hui, l’entrée du Soleil en Scorpion, en communiant avec la majestueuse liturgie naturelle de la planète, à la fois toujours identique et toujours différente. Alors les mots et les symboles qui l’expriment sont renouvelés et vivifiés par le cœur, et gagne en pouvoir, renouvelant la vie et sa plénitude.
Regardons vers le Ciel, reconnaissant et confiant, dans une attente vigilante. Le Soleil entre aujourd’hui dans le Signe du Scorpion, et illumine de ces sept qualités la Terre et le Ciel, et impulse un souffle nouveau. Ceci est le rite fondamental, le plus simple et direct, le composant essentiel de toute liturgie. (Extraits du « Livre des Rituels, 1992- première partie, et la série des Rituels de cette année (voir vidéo, ci dessous) proviennent du « Livre des Rituels 1992-seconde partie )
RITUEL
Devise : « Je suis le Guerrier et je sors triomphant de la Bataille »
UN
Comme la Balance répand la volonté de décider, le Scorpion transmet celle de vaincre. La victoire est la conclusion favorable d’une bataille. Les dernières épreuves incombent, et il s’agit de démontrer que la détermination ou le choix mûri dans ce signe est stable et assez fort pour vaincre l’ennemi.
Ce dernier a été construit par des illusions millénaires, par la force centripète de l’égoïsme, des dénégations répétées, mais quoiqu’il soit puissant, aguerri et rusé il n’est jamais supérieur à l’Ange qui lutte en Scorpion. Chacun se construit, à force d’erreurs, cette force colossale qui devra ensuite, par justice, être détruite devant les portes sacrées de l’Infini.
Le dernier duel est juste, parce que c’est à l’homme de démolir ce que, de vie en vie, il a érigé contre la Lumière et lui- même.
DEUX
Le champ de bataille, quoiqu’il soit planétaire, est de nature solaire. Chaque duel qui s’y campe purifie l’espace solaire et en augmente la tension ardente. Une à une toutes les créatures sont appelées à résoudre, en fin de compte, ce problème, et une fois de plus on présente un couple, cette foi, cependant, non pour s’unir et se fondre ensemble, mais pour détruire ce qui empêche l’union. A chacun l’Adversaire qu’il mérite et qu’il a choisi et fabriqué en vivant.
Cet Ennemi ne tombe pas abattu par les coups du Guerrier : il se dissout, en bref, dans les rayons de sa lumière. C’est pourquoi la lumière augmente dans l’espace solaire, et d’autres champs, d’autres hiérarchies et d’autres soleils s’affirment.
TROIS
Il a été dit plus tôt que la victoire est la décision (ou le choix) favorable dans une situation de conflit, et que le duel vérifie la fermeté des choix effectués en Balance. C’est également vrai, cependant, que la même bataille, avec toutes ses phases et ses événements, est le processus inévitable pour créer les victoires. Elle est donc une véritable construction et, en tant que telle, elle doit être projetée, programmée puis exécutée avec le plus grand soin, précisément comme cela se fait pour les grandes entreprises.
Les forces à déployer, les mouvements à effectuer, les risques calculés à affronter, les temps, la discipline, le courage nécessaire, les caractéristiques de l’ennemi sont toutes des doses énergétiques à évaluer avant de descendre sur le terrain ; et on dirait que c’est justement l’action de la troisième qualité du Scorpion qui prévoit et décide l’issue victorieuse de ce duel.
QUATRE
Encore une fois le miroir secret met en confrontation deux entités, toujours pour résoudre en harmonie un état de conflit. En Scorpion la quatrième qualité travaille de la manière la plus positive, de sorte que nous pouvons dire à juste titre que ce soit elle le véritable vainqueur sur le champ de bataille, même si celle-ci a déjà été résolue avant le début par la stratégie élaborée par la troisième qualité.
Cette bataille ne peut être gagnée sans la sérénité de l’équilibre, sans la divine indifférence, sans l’imitation des Héros. Pour parer les coups de l’Adversaire il faut savoir les refléter, car cela permet un contrecoup et épuise peu à peu ses forces. La bataille finale, vécue par amour de la beauté, doit s’accomplir dans la beauté, et est lancée au nom de l’harmonie et de la paix – d’autres termes pour dire victoire. On comprend donc, aussi de ce que l’on vient d’écrire, que la quatrième qualité divine du Scorpion a la prévalence. Ce signe transmet le quatrième Rayon. Celui qui gagne est le Sage.
CINQ
Le troisième pouvoir du Scorpion prévoit donc les phases du duel : le cinquième le prépare avec une longue série de luttes et d’affrontements mineurs, de différents niveaux et tensions. En outre, il pourvoit le dualisme fondamental : l’Ange et le Monstre, le Vrai et le Faux. Il y a lieu d’affirmer que l’entière expérience de la vie dans la forme, donc de la première à la dernière descente dans la chair, soit une seule série continue de batailles, dont beaucoup sont perdues, mais qui sont précieuses pour l’acquisition de l’art du Guerrier. Et que tous les coups décochés de l’Ennemi frappent la cible, mais ils sont reçus sur le bouclier ; et que, au final, le guerrier répondra avec un seul coup, fatal et résolvant.
Par cet aspect aussi, on peut voir combien est précieux et bénéfique le pouvoir dualisant du Cinq, qui finit toujours par recomposer l’unité initiale.
SIX
Comme on le sait, tous les êtres humains sont attendus, tôt ou tard, au grand duel du Scorpion, c’est-à-dire, à lutter contre eux-mêmes. Pris dans leur ensemble, ils sont une grande armée, ou bien une grande communauté.
Chaque guerrier, pendant qu’il lutte solitaire contre lui-même, vainc non pour lui, mais pour tout le monde : sa victoire rend plus facile celles d’autrui – et, de fait, le consacre membre d’une Communion spirituelle.
Ainsi, l’idéaliste, le mystique, le saint sont des soldats d’une seule grande milice, disposée par degrés hiérarchiques et armée pour combattre l’illusion et ceux qui la tournent à des fins mauvaises.
SEPT
On parle de triomphe : mais il n’y a pas de foule pour applaudir avec des clameurs le Guerrier ; sa victoire est absorbée dans le silence sonore de l’Infini. Aux yeux des hommes cette bataille, et son résultat, passent inaperçus. Pourtant, elle a été gagnée selon les ordres et les ordonnances, dans le complet respect de la hiérarchie des valeurs, en appliquant les règles et la discipline sévère des armes de l’esprit.
Le vrai triomphe du Guerrier est vraiment là, lorsque tout bruit, vacarme, gémissement, ou hurlement de la vie formelle se tait ; dans l’admirable silence très profond et harmonieux, Il dépose enfin les armes.1
Maintenant imaginez, que ceux qui connaissent la Vérité se mettent en harmonie et unissent leurs pensées, quelle puissance surgirait sur terre, malgré toute la pression de l’atmosphère ! Celui qui triomphe en esprit est déjà des Nôtres. Cœur 21.
La résonance de l’harmonie triomphe de la confusion du chaos. Aum !
AUM 82
1Livre des Rituels vol I page 47/48
