Un nouveau modèle de l’Espace

A la veille d’une nouvelle civilisation, sur le point de dessiner de nouveaux contours et d’établir de nouveaux paramètres, il est de première importance de prendre conscience de notre responsabilité commune ; comme il est de première importance d’élargir notre horizon, de lâcher prise aux anciens concepts à présent cristallisés et dépourvus d’énergie. Nous avons pour devoir de nettoyer nos croyances et nos outils, de dépoussiérer les vieux systèmes, et de trouver l’audace de nous diriger vers de nouvelles aventures et expansions de conscience, (but de toute incarnation).

S’inspirant des Enseignements de l’Ancienne Sagesse, Enzio Savoini a émis quelques hypothèses de travail concernant le Modèle de l’Espace. Il énonce sept propriétés de l‘Espace, dont six découlent de la première, et ont un rapport réciproque entre elles. Nous allons ici, en tracer les lignes principales :

1 – L’Espace est une entité vivante

Dans son ensemble, c’est le Point, qui n’a ni dimensions, ni limites.

La nature du Point est la volonté d’être, qui implique tout le pouvoir.

2 – L’Espace est le container magnétique de la vie. Rien ne se perd dans l’espace, qui se rappelle et garde tout.

L’espace est infini, il pénètre et enveloppe chaque chose. C’est pourquoi, le vide est une absurdité.

3 – Vie et Espace, en contact, produisent la conscience, qui est lumière, intelligence et rythme, d’où naissent toutes  les entités et les formes.

Ces trois propriétés sont élémentaires, réelles et absolues. Les quatre suivantes sont mineures et reflétées, ou d’attribut.

4 – L’espace est transparent et réfléchissant ; il produit et accueille les symétries et reflets

C’est pourquoi, il tend à la Comesure totale et parfaite, c’est-à-dire à  l’équilibre et à l’harmonie.

5 – L’espace scinde la vie en sept propriétés coexistantes et collaborantes. C’est pourquoi il engendre et accueille sept catégories de points, réfléchit les sept qualités du Point.

6 – L’Espace n’existe pas pour séparer, il est l’instrument de la communion.

Chaque point est en contact avec tous les autres.

7 – L’Espace est un ordre géométrique, organisé et hiérarchique

Le hasard est une absurdité.

*

Première Propriété

“L’Espace est une entité vivante. Dans son ensemble, c’est le Point, qui n’a ni dimensions, ni limites. La nature du Point est la volonté d’être, qui implique tout le pouvoir.”

 Cette première propriété est fondamentale, elle est le pivot et l’origine de toute l’hypothèse. Les autres propriétés peuvent être considérées comme ses dérivés, et exprimées différemment.

Affirmer que l’espace est vivant implique que tout soit vivant, et que la mort n’existe pas, si ce n’est comme phénomène extérieur de transfert d’une condition de vie et d’Espace à une autre.

Le Point est l’espace lui-même dans son aspect le plus essentiel. Espace et Point sont des concepts indissociables. Le Point n’est ni petit ni grand, mais infini, le Point est totalement présent partout, même dans chacun des innombrables points de l’espace, qui peuvent être considérés comme ses reflets scintillants.

Ce qui manifeste ou symbolise la volonté prend souvent l’aspect de POINT : il se présente comme un centre, en apparence isolé, qui contrôle et gouverne l’espace. Volonté = Point.

Cette première propriété est la Volonté

Le Point est le pouvoir suprême : il est l’infinie concentration du pouvoir, c’est-à-dire l’omnipotence créatrice, c’est pourquoi il engendre l’espace, et dans l’espace, la lumière consciente. En exerçant la volonté, le Point construit les formes, les entités, les créatures; de la même façon, il les détruit pour redonner aux contenus leur liberté initiale.

 

Seconde propriété

” L’Espace est container magnétique de la vie. Rien ne se perd dans l’espace, qui se rappelle et garde tout. L’espace est infini et pénètre et enveloppe chaque chose. C’est pourquoi le vide est une absurdité.”

 

Affirmer que dans l’espace rien ne se perd, équivaut à dire qu’il possède une capacité de mémoire parfaite et illimitée. Tout ce que la conscience considère comme passé ou présent, reste imprimé et conservé dans l’espace, avec toutes les images et les mouvements émotifs, mentaux de toutes les créatures participantes.

L’Espace est donc compris comme un grand Archiviste ordonné.

L’Espace vivant contient une seul chose : la Vie, cette énergie, ou pouvoir primaire, identique dans n’importe quelle forme. Que ce soit celle des végétaux, de l’âme humaine, des animaux, des atomes ou des étoiles et des constellations, elle est Une. Il n’existe pas ma vie et ta vie, mais une seule Énergie commune disponible. Ce qui change est la façon de l’utiliser.

Cette seconde Propriété est le magnétisme

Le magnétisme est le concept sublimé de l’amour affectif. On peut affirmer que l’espace, dans ce sens, est Amour. Il a en effet d’infinies capacités de tolérance vis-à-vis de n’importe quelle forme, même celle qui paraissent indignes, puisqu’il comprend tout (dans le sens latin du terme)et ne refuse rien. Il admet tout, ne juge pas, ne choisit pas; et chose plus importante encore, il laisse toutes les créatures libres, selon la mesure de leur propre potentiel de liberté, et libre de l’agrandir.

Par la première Propriété, l’espace est Pouvoir, par la seconde, il est Amour en action. Les autres, nous le verrons, tirent leurs origines de ces deux Propriétés.

L’espace est une unité harmonisante et organique.

 

Troisième Propriété.

Vie et Espace, en contact, produisent la conscience, qui est lumière, intelligence et oscillation, de laquelle naissent les entités et les formes.

 

Si l’espace est la substance vivante, qui contient la vie, il doit également contenir leur rapport.Il est clair qu’une relation existe entre la vie et la substance spatiale.

Le Point et l’Espace qui le contiennent sont deux aspects d’une seule réalité, à laquelle on ajoute la conscience (la lumière de l’intelligence) comme étant le troisième, retrouvant ainsi, ce concept de la trinité indivisible reconnue par de nombreux peuples.

Du Un, voilà que le Deux et le Trois descendent logiquement. Le mystère demeure dans CELUI dont rien ne peut être dit, ni aujourd’hui, ni jamais.

Le rapport entre la volonté-vie et l’espace-substance n’a pas de valeur constante. C’est pourquoi, là où prévaut la vie, la conscience est élevée et croît d’expansion en expansion. Là où la substance prédomine, la conscience est limitée.

La troisième propriété de l’espace, peut être appelée conscience, lumière, intelligence, mouvement, vibration, irradiation.

 Mais elle devient encore plus reconnaissable si on l’interprète comme la faculté qui élabore, aménage et programme l’exécution de la volonté.

Quatrième propriété

L’espace est transparent et réfléchissant ; il produit et accueille symétries et reflets. C’est pourquoi il tend à la Comesure totale et parfaite, c’est-à-dire à l’équilibre et à l’harmonie.

L’Espace contient aussi des objets et des éléments opaques, mais sa nature est transparente. Or la transparence et la capacité réfléchissante sont identiques et réciproques : l’une présuppose l’autre et vice-versa. Il en résulte que les points dans l’espace sont combinés en d’innombrables symétries.

Ainsi la quatrième propriété semble examiner les innombrables aspects de l’espace et les refléter.

La quatrième propriété (centrale parmi les sept) est très précieuse à cause de ses applications pratiques dans n’importe quel champ opératif. Elle est le principe proportionnant de l’espace, qui en agissant à travers des rapports, des symétries, des intervalles, des images, les reflets reconduit le moindre au suprême, et permet de reproduire des figures sans limites avec des opérations exactes. La proportion (voir nombre d’or ou relation dorée) est une sorte de magie bénéfique, parce qu’elle annule les séparations à l’intérieur de n’importe quel système, c’est-à-dire qu’elle réduit les illusions projetées par les sens, et reconduit tout à l’unité.

D’autre part, la lumière ne pourrait pas irradier et se dilater à l’infini, si l’espace n’était pas transparent, et si toutes les formes qui y demeurent ne tendaient pas à cette transparence.

Poussée par la volonté du Point, la quatrième propriété tend à l’harmonie parfaite, à dépasser les conflits qui sont partout évidents, mais non réels : à instaurer la paix entre les parties et le tout, en apparence séparé mais identique en essence. Ses racines plongeant dans le désordre, elle construit la beauté authentique. Dans le règne humain (quatrième règne de la nature) la quatrième propriété est génératrice de chaque type d’Art, autant des expressions figuratives que de la pensée et du vivant. Dans un sens symbolique, la quatrième faculté préside à la centralité dans chaque chose, événement ou situation.

La quatrième propriété préside à l’équilibre, et l’assure.

 

Cinquième Propriété.

« L’espace scinde la vie en sept Propriétés coexistantes qui collaborent entre elles. Il engendre et reçoit donc sept catégories de points, réfléchis par les sept qualités du Point lui-même. »

 

La cinquième propriété distingue une infinité de reflets en sept infinités, de qualité et de lumière différentes, comme l’iris manifeste les sept couleurs de la lumière du soleil.

L’activité analytique de la cinquième propriété spatiale “étend” de façon ordonnée toutes les autres activités : c’est ainsi par exemple, que l’on écrit des commentaires, qui tendent à illustrer un ensemble global à partir de ses composantes.

Dans l’homme, cette propriété agit comme intellect, laquelle est une forme particulière d’intelligence ou de lumière, qui procède justement par analyse, comparaisons, scissions, oppositions ordonnées dans le but de comprendre le tout. L’Espace agit en distinguant, il engendre toutes sortes de formes, de la plus simple à la plus complexe. Chacune d’elle, structurée de diverses manières est toujours intégrée dans le Tout. Ainsi naissent les éléments, les espèces, les systèmes atomiques, planétaires et solaires ; les classes, les conceptions et les idées. Chacune de ces formes, par la vertu de la cinquième propriété, en tant qu’entité spatiale, engendre à son tour sa propre progéniture en d’innombrables variétés, offrant toutefois la vision globale de l’Un.

La cinquième propriété créatrice de la forme (visible ou non : plus ou moins transparente) procède selon une méthode universelle : elle scinde chaque énergie en deux polarités, positive et négative, dont découle la bien connue dualité.

Elle opère sur les reflets engendrés par la quatrième Propriété et les faits masculins ou féminins, en les dotant de forme.

 

Sixième propriété

« L’espace n’existe pas pour séparer, Il est l’instrument de la communion.

Chaque point est en contact avec tous les autres. »

Dans cette sixième hypothèse, l’idée d’espace se libère de l’implication de distance : l’Espace vivant ne s’interpose pas entre les formes pour les séparer ou les isoler ; au contraire, il est le moyen idéal de contact et de communion qui annule les distances.

1 – N’importe quelle forme fermée possède un contenu spatial : par exemple chaque circonférence renferme un espace.

2 – L’aire ainsi “séparée” de l’extérieur ne perd pas pour autant sa nature : l’espace était, et l’espace demeure avec  toutes ses propriétés. Il est donc infini.

3 – Même une ligne, ou une superficie de démarcation entre deux régions est espace, et le reste. Toute forme fermée n’est pas suffisante pour isoler l’espace de l’espace.

“Toute forme qualifie autant l’espace intérieur qu’extérieur”.

Les processus vitaux des innombrables formes dans l’espace, en enrichissent continuellement la qualité, et communiquent par la sixième Propriété, à toutes ses régions, entraînant de nouveaux développements. Les sens ont d’importantes limitations, mais peuvent être infiniment améliorés. L’intellect a aussi ses limites, mais peut s’aiguiser sans fin.

Que la sixième Propriété soit réellement présente dans l’espace semblerait confirmer cette tendance générale de la pensée et du désir de rechercher une communauté, de s’associer, de se tourner religieusement vers la vie, de se relier à d’autres existences, jusqu’à la peur de l’isolement et de la solitude. L’homme primitif ne se sent pas isolé de l’espace, mais il le craint car il ne le comprend pas, il perçoit nettement sa présence, et communique avec lui à sa manière. A l’opposé, l’homme d’une profonde et grande culture sait participer de manière créative à ce majestueux processus universel, et y collabore de mieux en mieux. Entre les deux se tiennent les multitudes.

Le Point construit toutes les formes : parce que les points lui retransmettent toutes les qualités.

Chaque point communique avec tous les autres, dans l’infini.

Septième Propriété

« L’espace est un ordre géométrique, organisé et hiérarchique. Le hasard est une absurdité. »

L’espace le démontre dans toutes les formes naturelles, dont chacune semble reproduire son modèle géométrique bien défini, et souvent jusqu’à la perfection.

Il se manifeste comme une rigoureuse observance des lois de l’environnement, de la part des créatures en évolution et comme un ordre cérémonial soutenant et rythmant le développement et  l’existence dans les formes et des formes. La géométrie vivante inclut les lois de l’équilibre dynamique, c’est-à-dire une science des constructions naturelles  si peu connue.

Comme la seconde propriété exclut le vide, la septième exclut le hasard

Vide et hasard n’existent pas dans ce modèle de l’espace. Rien n’arrive par hasard et rien ne procède du vide.

La septième propriété coordonne l’action et les interactions de toutes les autres, elle se place comme responsable du juste fonctionnement de l’ensemble. Ainsi dans le corps humain, les différents organes sont interdépendants, leurs fonctions rigoureusement hiérarchiques et obéissantes à l’ordre précieux de flux énergétique : et lorsque ces ordres géométriques deviennent, par une cause interne ou externe, défectueuses, les conséquences sont graves.

Les sept propriétés ne sont pas toujours actives dans l’espace de manière égale. S’il n’en était pas ainsi, tout serait uniforme et constant partout. Au contraire, chacune d’elles (les sept propriétés sont des entités vivantes) pulsent avec un rythme spécifique, qui monte, culmine, redescend, se tait.

Cette loi universelle, et très clairement symbolisée et manifestée par les règles qui président aux sept premières harmoniques de n’importe quel son, que la physique connait bien dans leurs aspects quantitatifs. Une seule corde vibrante génère une succession illimitée d’autres notes, régulières et constantes, chacune en rapport exact avec la note de base. Le son fondamental est le père d’une progéniture indéfinie d’autres sons – tous connectés entre eux hiérarchiquement – ces sept premiers sons ou notes constituent le pivot de chaque musique et de chaque proportion harmonique.

Un est l’espace, sept les propriétés. Une est la fréquence de base, sept les intervalles. C’est pourquoi les pulsations intérieures du système se manifestent, et modifient continuellement ces qualités sans jamais en modifier l’essence.

Encore une fois, le recours au symbolisme de la musique nous illumine. Les sept propriétés sont comme des chanteurs qui exécutent un thème polyphonique complexe, durant lequel leurs voix montent et descendent, ou se taisent, de façon proportionnelle à leur essence sonore.[1]

*

Le Quatrième Rayon irradie et répand dans l’Espace un septénaire de Semence :

4.4 DU LIEU DE FEU JE COMPTEMPLE ET REFLETE LE MODELE

à laquelle répondent les six Frères :

4.1 Je résonne à l’Harmonie hiérarchique

4.2 Je regarde le Maître dans les yeux

4.3 Je maintiens la juste direction

4.5 Je trace les contours des formes futures

4.6 J’exprime la rencontre entre le visible et l’invisible

4.7 J’accorde les modèles à la Règle d’or

 


Note : Publié  au moment de la conjonction Terre/Mercure (et soleil opposition Mercure)

[1] Synthèse d’un document inédit :”Un nouveau modèle de l’Espace” d’Enzio Savoini.

Pour marque-pages : Permaliens.

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