Cécité et Vision

Sur la Voie de la santé parfaite,

et de la révélation de sa vraie nature,

l’humanité chemine

de la cécité à la Vision,

de l’obscurité à la Lumière,

de la mort à la Libération.

« Les causes majeures de l’impasse dans laquelle se trouve actuellement la personnalité des aspirants du monde sont dues au fait que la lumière qui est en eux demeure sans direction et que le pouvoir qui s’écoule à travers eux demeure non-utilisé ou mal utilisé. Bien des cas de cécité ou de vue déficiente que l’on rencontre dans le monde aujourd’hui (à part les cas accidentels) sont dus à la présence de la lumière dans la tête, non reconnue et non utilisée, qui produit ou stimule un effet bien défini sur les yeux et sur le nerf optique. Techniquement parlant, la lumière de l’âme, localisée dans la région de la glande pinéale, opère au moyen de l’œil droit et elle est dirigée par cet œil qui est (ainsi qu’on vous l’a dit) l’organe du bouddhi, tandis que la lumière de la personnalité, localisée dans la région du corps pituitaire, fonctionne au moyen de l’œil gauche. Le temps n’est pas encore venu où cette déclaration aura beaucoup de sens, excepté pour des étudiants très avancés, mais elle doit être enregistrée pour l’usage futur des disciples et des aspirants.

Je voudrais aussi remarquer qu’aujourd’hui l’une des difficultés est que la lumière de la personnalité est plus active à l’intérieur de la tête que ne l’est la lumière de l’Âme et qu’elle possède beaucoup plus de cette qualité de destruction par le feu que la lumière de l’âme. L’effet de la lumière de l’âme est stimulant et frais, occultement parlant. Il active et fait fonctionner les cellules du cerveau, provoquant une réaction de la part de cellules se trouvant présentement non éveillées. C’est lorsque ces cellules sont mises en activité par le flot de lumière qui arrive de l’âme que le génie se manifeste, accompagné souvent d’un manque d’équilibre ou de maîtrise dans certaines directions.

Tout le sujet de la lumière et du pouvoir est d’une nature si vaste et se trouve relativement si peu compris dans sa signification véritable en tant qu’expression (en forme double) d’énergie montant de la personnalité ou descendant de l’âme, que c’est seulement au fur et à mesure qu’un plus grand nombre de gens fouleront le Sentier que le problème émergera dans sa véritable lumière et qu’en fin de compte il sera ainsi traité comme il convient. Je me référerai ici brièvement à certains problèmes de façon à fournir le germe, ou la graine, des pensées d’où croîtront les études futures et d’où surgiront les futures recherches. Ces problèmes peuvent être résumés comme suit :

  1. Le thème de la lumière et de l’énergie est étroitement lié au problème (car à l’heure actuelle, c’est un problème) de tout le système glandulaire* ; il est donc d’une importance fondamentale que l’on comprenne ces rapports, car c’est l’un des facteurs fondamentaux sur lesquels repose la santé du corps, ainsi que son bon fonctionnement.
  2. Dans l’éventualité où ce sujet est correctement compris, on verra que le cerveau et les deux centres de la tête (actionnant le corps pituitaire et la glande pinéale) représentent les agents de direction pour toutes les activités de l’homme sur le plan physique.

Aujourd’hui, celui-ci est surtout mené par ses instincts animaux, par sa vie sexuelle et par ses réactions émotionnelles ou encore par ses activités créatrices en ce qu’elles s’expriment au moyen du centre de la gorge. Un très petit nombre de ses activités sont dirigées du cœur ; mais, finalement, les hommes doivent diriger leurs expressions de vie à partir de la tête, par la voie des organes de l’âme et de la personnalité, le centre ajna opérant au moyen du corps pituitaire et exprimant à son plus haut degré la vie de la personnalité, et le centre de la tête opérant au moyen de la glande pinéale qui répond aux impulsions de l’âme. Il y aura alors un équilibre et une maîtrise de toutes les forces de vie, et un développement juste (suivant les indications des rayons) de tous les centres du corps.

  1. Grâce à cette réorganisation appropriée des forces de vie dans le corps et de « leur éclairement et leur vitalisation » consécutifs, les hommes deviendront capables de faire deux choses, symboliquement parlant :
  2. Ils « verront Dieu » et seront en contact avec l’âme.
  3. Ils « sauront ce qu’il y a en l’homme » et pourront alors agir avec sagesse et travailler d’une façon constructive.
  4. Ils seront capables de « percer le mirage du plan astral », et de se mettre à fonctionner sans erreur. Ils pourront ainsi effectuer l’illumination du cerveau sans obstacle et disséminer la connaissance dans le cerveau.

Par ce qui précède, vous voyez combien d’hallucinations, de mirages, d’ambitions et d’erreurs du mystique moderne on peut faire remonter jusqu’aux premiers stades et aux débuts embryonnaires de ce déroulement. Ils constituent donc des indications d’épanouissement. Mais malheureusement, on ne les comprend pas pour ce qu’ils sont. La lumière et l’énergie disponibles sont mal employées ou dirigées vers des fins égoïstes et personnelles. Cela ne peut être évité que par les disciples et les occultistes les plus avancés et les plus expérimentés. De nombreux aspirants doivent continuer pour un temps encore à se détruire (sous l’angle de la personnalité et dans cette vie) dans ce qui a été appelé la « lumière de feu de leur incompréhension et le feu brûlant de l’ambition de leur personnalité« , jusqu’à ce qu’ils apprennent l’humilité et la technique scientifique qui feront d’eux de sages dirigeants de la lumière et du pouvoir qui se déversent tout le temps en eux et à travers eux. » [1]

« Tout près du plan terrestre se trouve le Voile de l’Impulsion, puis la Salle de la Concentration. A cela succède le Voile de la Distorsion, relié au monde du mirage, comme l’impulsion l’est à la force. Au-delà de ce voile, se trouve la Salle du Choix. Puis nous trouvons un autre voile, le Voile de la Séparation, et au-delà se trouve la Salle des Hommes aveuglés – aveuglés par la lumière, mais tournés vers le dernier voile, le Voile de l’Aspiration. Quatre voiles, trois salles et beaucoup d’hommes. »

« Je souhaite vous rappeler que la concentration est une chose pour l’aspirant et une chose très différente pour l’initié, et que les choix faits par l’initié ne ressemblent pas à ceux faits par le disciple. La force aveuglante à laquelle il est fait allusion peut aller de la profonde obscurité spirituelle où est plongé l’homme moyen, jusqu’à la cécité dont Saul de Tarse a été l’interprète pour s’élever jusqu’à cet état qui submerge l’Initié le plus élevé lorsqu’Il attend d’entrer dans la Chambre du Conseil du Seigneur. La cécité est le prélude de l’initiation, quel qu’en soit le degré. C’est seulement à la dernière et à la plus haute initiation que la « tendance à la cécité » prend fin complètement.

Dans les premiers stades de l’évolution, la cécité est naturelle, innée, inévitable et impénétrable. Pendant des siècles, l’homme marche dans le noir. Puis vient un stade où cette cécité, naturelle devient une protection, mais entre aussi dans une phase où elle peut être surmontée. Techniquement, la cécité dont j’ai parlé est quelque chose de différent. A partir du moment où l’être humain, pour la première fois, a un faible aperçu de « quelque chose d’autre » et se voit juxtaposé à ce qui est confusément pressenti, la cécité dont j’ai parlé est imposée par l’âme à l’aspirant qui se hâte, afin que les leçons de l’expérience consciente, du discipulat et, plus tard, de l’initiation puissent être correctement assimilées et exprimées ; par ce moyen, le chercheur pressé est empêché de faire des progrès trop rapides et superficiels. C’est la profondeur et un solide « enracinement » que recherche l’Instructeur intérieur et plus tard le Maître, et la « cécité occulte« , sa nécessité, son sage maniement, et son élimination finale font partie du curriculum imposé au candidat. […]

La cécité est donc, ésotériquement, le lieu où l’on apprend, et elle est liée à la doctrine de l’œil, de la gorge et du cœur. Elle n’est pas liée à la vision confuse, à la perception de demi-vérités ou aux tâtonnements de l’aspirant en voie de s’instruire à son propre sujet, ou lorsqu’il a une vision du but et s’efforce de fouler le Sentier. Cela est un état normal auquel sont soumis tous les débutants, et qu’ils ne peuvent éviter, car il est inhérent à leur nature. La cécité occulte est suscitée spirituellement et masque la gloire, ainsi que la réussite et la récompense promises. Le disciple est rejeté sur lui-même. Tout ce qu’il peut voir est son problème, le minuscule champ de son expérience, et ses moyens, qui lui semblent faibles et limités. C’est à ce stade que le prophète Isaïe fait allusion lorsqu’il parle de donner à l’aspirant en lutte, « les trésors de l’obscurité« . La beauté de l’immédiat, la gloire des possibilités présentes offertes, et la nécessité de se concentrer sur la tâche et le service du moment, sont les récompenses du mouvement en avant, plongeant dans l’obscurité apparemment impénétrable.

Pour l’initié, cette cécité est encore plus ésotérique ; il ne lui reste absolument aucune lumière d’aucune sorte – ni lumière terrestre, ni lumière dans les trois mondes. Tout est noir. Le mystique l’appelle « la nuit obscure de l’âme« . La vraie nuit obscure dont la nuit obscure du mystique n’est qu’un pâle reflet (j’emploie des termes paradoxaux) indique un état d’Existence et un stade de développement très élevés. C’est dans cette obscurité, dans ce noir que le Christ pénétra lorsqu’Il adombra l’un de ses Maîtres, le Maître Jésus sur la croix. Cela va faire résonner une note nouvelle pour beaucoup, et ne peut être révélé que maintenant. Cela concerne la facilité avec laquelle un Maître participe à l’expérience, comprise subjectivement, des disciples qu’Il a préparés à l’initiation. Cela témoigne aussi de l’identification encore plus élevée du Christ avec les initiés qui prennent la quatrième et la cinquième initiation, tel le Maître Jésus lors de l’expérience mentionnée ci-dessus. Le Christ n’est plus l’Initiateur, mais sa position vis-à-vis de l’initié est celle du Maître vis-à-vis du disciple. C’est une phase curieuse de « participation identique » qui ne suscite aucune réaction de la part du Maître ou du Christ le Maître de tous les Maîtres, si ce n’est qu’elle permet au Participant divin lui-même de se trouver devant une autre zone d’obscurité voilant et cachant une gloire céleste encore plus grande. Ce paragraphe dépasse de beaucoup la compréhension de l’étudiant moyen, mais il sera compris par ceux dont les yeux sont ouverts pour être aveuglés. Les étudiants doivent se souvenir que les quatre voiles du plan éthérique ne sont que les correspondances inférieures symboliques de vastes zones d’expression divine, et que c’est toujours par l’obscurité qu’il faut aborder la gloire. Telle est la Loi. Il est possible de citer ces facteurs supérieurs qui voilent et de les énumérer, mais il n’est pas permis de donner davantage de renseignements concernant ces mystères, cette obscurité de séparation rencontrée par l’initié :

VOILE I. Celui qu’affronte le disciple lorsqu’il lutte avec le Gardien du Seuil, et prend conscience de l’Ange de la Présence, bien qu’il ne puisse pas encore le voir.

VOILE II. Celui que rencontre l’initié à la quatrième initiation, et qui l’oblige à crier dans sa cécité : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné. » Les paroles prononcées par le Christ à ce moment-là, et en tant que Participant, ont été oubliées par les chrétiens orthodoxes, mais les ésotéristes les ont retenues. H.P.B. y fait allusion dans la Doctrine Secrète.

VOILE III. Cette cécité mystérieuse qui submerge l’initié quand – en tant qu’Incarnation de toutes les forces de la Triade spirituelle – il se trouve face à la Monade et qu’il est obligé d’avancer, poussé par la « Volonté dévastatrice » du premier aspect. Cela, je ne peux pas le commenter. Cela concerne la sixième et la septième initiation.

VOILE IV. Ce « vide impénétrable et inconnu, l’obscurité absolue du refus« , qu’affrontent Ceux qui sont dans la Chambre du Conseil du Seigneur du Mondeet sont focalisés à Shamballa, quand vient pour eux le temps de rejeter complètement notre expression de vie et notre expérience planétaires. Ils doivent alors abandonner les sept plans de l’expérience humaine et spirituelle, passer au-delà, et pénétrer dans des phases de Vie et d’Existence qu’aucun de nos termes ne peut décrire, et que nous ne pouvons concevoir. Ils partent en traversant le quatrième voile des niveaux éthériques cosmiques (situé sur le plan le plus élevé de nos sept plans) et passent sur le plan astral cosmique. Là ils rejettent son existence, comme ils ont auparavant rejeté l’existence du plan astral, cette illusion qui nous est si familière à tous. L’initié passe sur le plan astral cosmique et trouve quoi ? Qui le sait ? Pas moi. [2]

Ainsi les voiles remplissent leur fonction ; la cécité nourrit et protège, pourvu qu’elle soit innée, naturelle, imposée par l’âme et engendrée spirituellement. Si elle est volontairement provoquée par nous-mêmes, si elle fournit un alibi pour une connaissance accaparée, si on la feint pour éviter la responsabilité, alors le péché entre en jeu, et des difficultés s’ensuivent. Puissiez-vous en être tous protégés. Ou de la vision sortir de notre myopie Disciples et initiés de tous degrés, nous avons tous à entrer dans le lieu secret de l’initiation avec un sentiment de cécité ou de perte du sens de la direction, et avec un sentiment de dénuement complet. Il faut que le disciple garde à l’esprit qu’il doit devenir « un point mouvant et de là une ligne » ; il monte vers la Hiérarchie et adopte l’attitude spirituelle correcte mais, en même temps, il descend dans ce qu’il considère à tort comme le fond des difficultés humaines et de l’iniquité, si cela est nécessaire, tout en maintenant toujours son intégrité spirituelle et en apprenant ainsi trois importantes leçons :

  1. La reconnaissance du fait qu’il a en lui toutes les tendances humaines, bonnes et mauvaises, et qu’il est ainsi à même de servir.
  2. La découverte que la chose qu’il méprise et qu’il craint le plus est la chose qui existe le plus puissamment en lui, mais qu’il n’a pas encore reconnue. Il découvre alors qu’il lui faut explorer et connaître ces zones de la conscience, méprisées et redoutées, de manière qu’elles puissent finalement devenir un actif, au lieu de chercher en quelque sorte à les éviter. Il apprend à ne rien craindre ; il est toute chose ; il est un être humain, mais il est aussi un mystique, un occultiste, un psychique et un disciple. Et, en raison de tous ces états de conscience qu’il a acquis, il devient finalement un Maître. Il a « maîtrisé » tous les stades et tous les états de conscience.
  3. 3. L’inutilité des attitudes prises dans le passé et des manières dogmatiques de considérer la vie et les gens, manières basées généralement sur des traditions ou amenées par les circonstances, lorsque ces attitudes et ces manières de voir les séparent de son prochain. Lorsqu’il a réellement appris ces trois choses, il est initié. » [3]

***

[…]certains événements imminents feront plus pour supprimer le voile entre le visible et l’invisible que toute autre ligne d’activité précédente. De cela je ne puis vous parler, sauf pour vous dire qu’il s’agit d’une illumination qui sera instaurée et d’une radiance qui sera révélée, lesquelles produiront une formidable stimulation de l’humanité et amèneront un éveil d’un ordre nouveau. L’homme sera « accordé » à une perception et à un contact qui lui permettront de voir à travers ce qui révélera la nature de la quatrième dimension et réunira le subjectif et l’objectif en un monde nouveau. La mort aura perdu ses terreurs, et cette peur particulière prendra fin. Les hommes sont tellement occupés avec leur propre demande de lumière, leur appel est si grand pour être délivré de leur cécité actuelle, et ils sont tellement anxieux de sortir du chaos qui les entoure, qu’ils oublient que, du côté intérieur il y a aussi un grand effort, une poussée pour aider, de la part des Gardiens du Plan et de Leurs Assistants. Cette insistance de Leur part pour aider est plus active qu’elle n’a jamais été auparavant, étant donné que les êtres humains demandent plus instamment le privilège de la lumière.  [4]


Note : Aujourd’hui Mercure et Pluton se retrouvent en conjonction

[1] Alice Bailey- Traité sur les Sept Rayons –Vol II, p.  611/613

[2] Traité sur les Sept Rayons, vol V p. 196/ 200

[3]L’Etat de Disciple dans le Nouvelle Age- Vol I, p. 709

[4] Traité sur les Sept Rayons -Vol I, p.185

*lire : »L’âme et son mécanisme »  Alice  A. Bailey

Pour marque-pages : Permaliens.

Laisser un commentaire