Entrée du Soleil en Balance

Avec la Vierge, signe de terre, symbole de la virginité́ et de la Mère, nous avons glorifié la Mère cosmique (l’Espace qui contient tout, nourrit et aime), la mère de toutes les constellations du Zodiaque, la Terre – Mère, la mère du microcosme. En Elle, nous avons glorifié le divin tissu éthérique dont dépend toute la matière et la pénètre, en permettant que l’esprit y dépose son feu de la vie et que la forme, toujours plus intensément, s’illumine de conscience : le Fils

La lumineuse planète Venus, qui œuvre et « se confond » avec la Vierge, est encore présente en Balance, la constellation du mois. Vénus, envoie sur la terre des énergies d’Intelligence, de Sagesse et d’Amour et, associée à la Balance, stimule la formation de la conscience universelle, aide l’intellect de celui qui est sur le sentier à se transformer en intuition et l’éclaire d’amour spirituel.

En Balance on vit l’instant mystérieux de l’interlude du Soleil, l’instant magique de l’équilibre parfait dans lequel toutes les forces s’équilibrent et le silence s’ouvre au son. Pour la Terre, c’est le moment de la quiétude et de la réflexion (matérielles et intérieures) sur les fruits qui sont récoltés et donc, le temps de l’évaluation attendue et consciente.

Le Soleil, en recueillant les énergies de la Balance, nous montre ce qu’est réellement le Sentier du Discipulat : la Voie subtile comme le fil du rasoir, qui passe entre les deux courants opposés d’énergie. Le « je choisis », de l’homme pas encore bien ancré sur le Sentier, devient pour le Disciple le « je choisis la Voie qui passe entre les deux grandes lignes de force », donc la Voie dorée du milieu. Cette troisième Voie qui a été́ indiquée presque chaque mois comme l’unique possibilité́ pour équilibrer essence et personnalité́ et tous les autres opposés.

Le “Je choisis” est déjà̀ quelque chose de grand : l’homme a le pouvoir de choisir et même si sa liberté́, dans l’absolu n’existe pas, il a déjà̀ le grand privilège de pouvoir prendre ses responsabilités et faire un choix. (À divers niveaux, le choix est accordé à toutes les créatures). Mais le passage à « je choisis la Voie du milieu » est encore plus grand : il est continu, lourd de conflits pour celui qui a décidé de choisir (et de produire) l’harmonie ; et de ne pas tomber dans les opposés, mais de les dépasser au travers de l’objectivité́, de l’attention, du détachement en « cheminant sur une corde tendue au dessus de l’abîme, en beauté́, avec circonspection et en oscillant ».

Donc, la Balance continue de nous indiquer la Voie du retour et le disciple qui est en mesure de profiter de ses énergies par ce moyen sera bien préparé pour affronter les dernières grandes batailles du Scorpion.

La vie de l’âme, déjà éveillée et fortifiée en Vierge avec la composition glorieuse de la Mère et du Fils, trouve désormais en Balance le parfait équilibre de ces deux entités souveraines (la substance et l’âme elle-même) et peut donc s’étendre, en irradiant.[…]

En ce qui concerne la voie du Disciple, nous pouvons dire que le Disciple doit devenir son propre législateur, régler sa conduite avec beaucoup de sagesse et se faire auto initiateur, permettant ainsi au mental divin de s’exprimer en lui.[…]

Transférons, au maximum de nos forces,

Notre Ciel intérieur sur la Terre en élevant notre Terre au Ciel :

Voila l’équilibre divin de la Balance qui se réalise.

 


“La Mère vénérée, l’Autel érigé, les Constructeurs s’apprêtent à une tâche différente : ils doivent réaliser un symbole du règne de la Mère : le plancher du Temple.”

Notre construction se rapproche donc de l’accomplissement. Chaque mois au fil de l’année, en révélant les influences que le Soleil recueille et nous transmet, nous avons marqué les étapes de l’édification de ce Temple que désormais nous édifions ensemble. Notre travail commun a eu pour but de nous aider à nous observer nous-mêmes et donc de tenter de nous améliorer et « de mettre en commun » nos meilleures énergies, avec la pureté́ du cœur : et, en outre, à créer une belle forme –pensée à offrir à l’Espace au bénéfice de tous.

Le mois dernier nous avons vénéré la substance Divine, l’Espace sacré, le réservoir de la Vie, dans la Mère et l’Âme, dans l’autel ; maintenant, on retourne à la terre, à notre humanité́. Voila, comme toujours, le devoir d’équilibrer : s’élever vers le haut, se tourner vers le bas ; non plus dans la profondeur des Poissons, mais dans notre nature terrestre, là où tout le genre humain se retrouve, les hommes encore simples et primitifs et les grands inities, les blancs, les jaunes, les rouges, les noirs, les civils, les cultivés, les génies et les sauvages, les bons et les malveillants, les religieux et les athées. Là, tous ensemble, dans une étoffe multicolore : sur le plancher de la terre.

Le règne de la Mère est la Vie dans la forme substantielle et pour réaliser son symbole les Constructeurs se préparent à effectuer la couverture du plancher, avec ses signes mystérieux, dans lesquels on aperçoit les desseins éternels des choses qui s’accomplissent dans le monde limité et changeant.

“Le plancher soutient, et d’en bas, délimite : mais il soit aussi refléter le Ciel. Il doit être plat et glissant, énigmatique et insidieux, comme la vie quotidienne.”

Le plancher soutient et délimite. Il a donc une fonction “porteuse” et une fonction de “frontière”. Il résiste : il soutient les pas de l’homme, ne le laisse pas s’écrouler sous la terre ! Voila toutes les réflexions que l’on peut faire sur les choses, les personnes ou les situations que nous avons considérées négligeables, humbles, d’aucune importance et qui peut-être, justement, nous ont, au bon moment, soutenues et lancées une ancre de salut. Le plancher se foule avec nos pieds; pourtant le lissage est important pour que nous ne tombions pas bruyamment à terre ! Ce plancher, nous l’avons dit, est aussi une frontière : c’est un horizon, il marque la limite entre le haut et le bas, mais sa fonction est aussi bien de limiter que de fondre. Il est comme le Gardien du Seuil, donc il veille : il guide avec des indices clairs, ceux qui sont sur la Voie et retient celui qui en n’est pas encore digne. En bas, il y a l’obscurité́ de la terre, les choses cachées, les pierres, les détritus, les refus, les semences, les plantes abattues, les civilisations enterrées… C’est notre “ombre”, le problème souterrain avec lequel nous sommes continuellement appelés à nous confronter, et c’est seulement lorsque nous en prenons conscience que peut jaillir en nous la possibilité́ de nous tourner vers la lumière.

Au dessus c’est la splendeur du temple élevé́ au Ciel; dessous il y a la basse matérialité́, au dessus l’Espace infini. Pourtant le plancher, qui couvre les misères de l’obscurité́ et qui s’ouvre vers le Ciel étoilé́, doit être lisse et resplendissant, il doit pouvoir refléter le Ciel. Alors, le plancher …c’est nous ! Nous sommes l’ombre et la lumière, nous sommes les intermédiaires entre la Terre et le Ciel. Et puisque ce plancher revêt toute notre planète, il est aussi la croûte terrestre sur laquelle s’accomplissent les destins de tous les êtres créés, ainsi que l’humanité́ consciente qui se situe en croix entre les énergies terrestres et les énergies célestes.

Émerge donc notre mission de refléter le Ciel pour ceux qui sont en arrière sur la Voie et être ainsi des points d’orientations pour le monde profane. Ce plancher doit représenter la vie dans la forme, avec tous ses aspects opposés : la vie calme et sereine ou bien la vie insidieuse, qui cache des dangers, qui leurre et dupe : la vie qui glisse comme un long fleuve qui descends limpide de la montagne ou la vie énigmatique et mystérieuse dont on ne réussit pas à comprendre le dessein et dont, peut-être seulement à la fin on réussira à en cueillir le sens, la vraie réalité́ cachée.

“Avec des mouvements rythmiques, comme en dansant, comme ne tissant, les Constructeurs tracent le plancher, comme une grille de méridiens et de parallèles, comme une grande étendue, comme un crible, comme une toile.”

Voila la vie que l’on doit vivre, chaque jour, avec sa beauté́ et ses difficultés, avec le beau et le mauvais temps, avec la jeunesse et la vieillesse.

Mais les Constructeurs savent comment doit être la vie : elle doit être réglée par un rythme, une orientation, un but ; par conséquent, en traçant ce plancher qui symbolise la vie, ils travaillent avec le rythme, avec l’ordre, avec la musicalité́ d’une danse.

“Ils posent d’abord les commissures, ensuite les dalles ; puis les lignes de lumières qui seront les jonctions entre pierre et pierre. Ceci, en effet, est la trame de la vie humaine : des battements égaux qui séparent des champs d’énergies alternés.”

Ici, le travail nous fait encore réfléchir sur les lignes de lumière. Pensons aux énergies cosmiques qui se croisent verticalement et horizontalement, aux lignes des équinoxes et des solstices qui forment les mêmes croix. (Rappelons-nous qu’en Balance s’accomplit la ligne équinoxiale commencée en Bélier. Et c’est l’horizontale, la ligne de la rectitude, de l’horizon, du grand cheminement humain…). Croisements infinis, croix qui se forment et qui recueillent des espaces, espaces pour d’innombrables vies, infiniment divers et changeants, qui s’accomplissent dans l’ordre. Ordre qui, par contre, ne changera jamais.

C’est la règle, et c’est la loi cosmique : dans cette règle il y a tout : les phénomènes, les événements, les grands cycles historiques, les civilisations, les cataclysmes, les larmes, les sourires … Et dans ce tissu, dans lequel tout arrive, le destin de chaque fil, par la loi de la vibration, se répercute sur toute la toile et chaque fil est unique mais se fond avec le tout , chacun laissant une trace dans cette toile dans laquelle tous sont reliés, là où il n’existe pas de séparation (même si en apparence les divisions existent), parce que le souffle de la vie véritable envahit aussi un plancher terrien et que finalement, tout est sur la Terre comme au Ciel.

“Les Constructeurs ne pensent pas exécuter un dessin, ce seront les hommes, avec leur pas, qui interpréteront entre ces lignes un dessin, chacun à sa manière.”

Dans le plancher ont été́ posées, avant tout autre choses, les bases spirituelles pour déterminer le but et l’harmonie totale et seulement après viendront les aspects matériels (les pierres), de même que cela l’est pour nous : depuis toujours l’âme existe et ne connait ni la limitation ni la séparativité du temps, qui est lumière et tend à s’unir à la Lumière, et c’est seulement après que vient le corps, qui habille l’âme d’une forme et de son précieux instrument d’évolution, mais qui parfois descend trop vite dans la matérialité́, en oubliant son origine divine.

La tradition élève le plancher à un symbole d’une qualité́ fondamentale, auquel toute la création doit être soumise : le dualisme. Si les lignes de lumière représentent la troisième Voie, les carreaux du plancher doivent immanquablement représenter les deux autres, les deux grandes lignes de force, les deux courants d’énergie opposés, les deux nadis qui courent autour de la “Voie du milieu”, c’est à dire le long de la colonne vertébrale de chaque homme.

Les dalles du plancher doivent donc être, alternativement, l’une blanche et l’autre noire, énergie active et passive, négative et positive, masculine et féminine, diurne et nocturne, bien et mal … Impossible de s’arrêter sur la dalle blanche ou sur la noire ! Il faut procéder en posant le pied sur l’une ou l’autre, à moins que l’on réussisse à trouver la Comesure de lumière entre les pierres, en cherchant le dessein divin caché dans la création. Sur cette ligne magique, entre pierre et pierre, qui l’on décrit comme subtile comme le fil du rasoir, donc parmi le visible et l’invisible, on vit l’instant heureux de perfection dans lequel on entrevoit le Ciel en nous.[…]

Nous sommes proches de la Voie réelle lorsque nous sommes attentifs et présents, objectifs et impersonnels, détachés et sereins, quand nous ne tombons pas ni dans l’un ou l’autre coté, quand nous n’enregistrons pas la contrariété́ et les offenses reçues, mais les laissons glisser sur nous avec un sourire, quand nous comme parties harmonique du Cosmos, en ayant mûri l’universalité́ intérieure, c’est à dire lorsque nous ne considérons pas “nous mêmes” et “les autres” comme des entités séparées, mais comme une seule chose.

Une dernière considération ; sur le plancher de nombreuses cathédrales anciennes les carreaux étaient disposées pour former un labyrinthe. Les fidèles qui le parcouraient en toute pureté, à genoux, recevaient les mêmes bénéfices qu’un pèlerinage à Jérusalem : ils partaient de l’extérieur et lentement rejoignaient le Centre, la Cité Sainte, le Cœur. Par contre, les autres labyrinthes cachaient les trois voies. Celle la plus longue, appelée aussi humide, ou mystique, celle la plus courte, appelée aussi sèche, ou mentale ou celle de la perdition, qui ne mène jamais au centre, mais s’interrompt après de longs tours. [Traduction d’un travail de réflexion du Groupe Italien]

 

 

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