Écoutons la voix silencieuse des étoiles.

Le pied sur l’accélérateur, les écouteurs sur les oreilles, voilà que le mur se rapproche dangereusement. Les dégâts risquent d’être considérables, peut-être engendreront ils dans la conscience humaine un choc, un réveil, un éveil, qui sait ? De toute façon, le Plan Divin qui se poursuit de cycle en cycle ne peut être arrêté, seule la transition risque d’être beaucoup plus douloureuse.  Il se peut que le bruit assourdissant et constant de la société moderne fasse alors place au silence, après le fracas de la chute des vieux arbres à moitié décomposés, et nous pourrons entendre les jeunes pousses de la nouvelle Culture. Pendant que la vieille forêt tombe et sombre, nombreux sont ceux et celles qui dans le Silence de leur être, accueillent les idées semences du nouveau et les lancent dans l’Espace. Ils ensemencent ainsi le Mental humain, qui progressivement élabore de nouveaux modes de pensée, de nouvelles idées et projets.

Ainsi, c’est dans le Silence de leurs Âmes, au cœur même de cette communication étroite entre l’Âme sur son propre plan et son reflet au sein de la personnalité, que sont recueillies les graines de Feu, sources et causes de projets et des fruits de la nouvelle ère.

C’est dans la Contemplation, une des sources les plus élevées et subtiles de la Communication, que la Volonté spirituelle croit et s’épanouit dans la conscience de l’aspirant qui se soumet et perçoit le Modèle divin, l’Unité et la Synthèse de toute chose dans une fulgurante Vision.

“[1] Ce silence mystique, précurseur de vérités et de mystères, est celui qu’il faut refléter à l’intérieur de soi-même, afin de donner au Verbe, le Soi transcendant, l’opportunité de s’introduire, avec toute la plénitude de Vérité représentée par son mystère, dans les véhicules structurés radiants et magnétiques, créés grâce à l’activité du Raja Yoga en chacun des niveaux expressifs de l’être.

[…] Maintenant l’individu se tait et observe, sans plus, c’est-à-dire qu’il se soumet volontairement à l’attente sereine profonde, laissant le véritable Maitre d’œuvre, le propre Soi intérieur, réaliser le travail en accord avec un Archétype de caractère universel…

Lorsque le disciple se tait, en se soumettant volontairement à l’épreuve du silence, il démontre de l’humilité, une des qualités de base exigée à l’Hercule individuel. L’observation expectative et sereine, sans que rien dans la pensée ne dérange l’attention, est le pouvoir permettant de s’harmoniser à la vérité spirituelle qui surgit dans un tel état de conscience. Et, comme il est écrit dans le livre des Initiés, elle “crée un nouveau chemin dans le sein du silence […]

Il lui suggère plutôt, de façon délicate et sensible, la nécessité de se soumettre à cette épreuve de feu du silence, en ne la repoussant pas […]. Il doit, au contraire, l’accueillir avec une attention souveraine, parce que tous les mystères de la Vie procèdent du Feu, et l’Agni Yoga, provenant du silence total de l’être inférieur, est la culmination des effets du feu Divin (Dieu est un Feu qui consume) réduisant en cendres les structures fausses et artificieuses sur lesquelles s’appuie la personnalité psychologique de l’être humain.

[…] ce n’est qu’après de nombreuses et intenses incertitudes mentales que l’expérience transcendante du silence est atteinte.”

[2] Ce silence soumet créativement la pensée du disciple à la Volonté supérieure, et commence alors à poindre dans son âme l’interrogation la plus difficile qu’y a-t-il au-delà de la pensée ? Il s’agit en réalité de la synthèse de trois grandes questions dans la vie de l’être humain : Qui suis-je ? D’où viens-je ? Et où vais-je ?

[…] au-delà des frontières de la pensée, il y a une conscience révélatrice enseignant son état à l’âme, lui indiquant le chemin silencieux que seule et sans aucun appui extérieur, elle devra parcourir afin de découvrir, après de nombreux efforts, le véritable but de sa vie.

Je me réfère à un état de conscience – peut-être vaudrait-il mieux dire, une conscience sans état – dans lequel la pensée s’est perdue, dans lequel il n’existe aucune attraction pour les images mentales,  et dans lequel enfin l’habituelle conscience de soi n’existe plus. Je pense naturellement à la perte de conscience inférieure, celle qui a été structurée par d’innombrables états d’esprits et par les activités concrètes de la pensée… Une raison de vie – je n’ose plus l’appeler à nouveau “état de conscience” – qui ne donne pas de notion sur les choses, mais qui offre la paix, la plénitude et l’intégralité. Il n’y a qu’un seul niveau dans la Nature capable de prodiguer ces dons inappréciables pour l’âme humaine : c’est le Plan bouddhique, le quatrième Plan dans le système solaire. Et il n’existe qu’un seul Yoga dans la vie humaine, capable d’interpréter correctement cette raison de vie, c’est l’Agni Yoga, le Yoga du Feu, le Yoga du cœur, le Yoga de synthèse.

L’analogie, racine de la véritable connaissance ésotérique, nous présente ces raisons :

Quatrième Plan ……        Plan bouddhique

Quatrième Yoga……       Agni Yoga

Quatrième Centre….      Chakra cardiaque

Quatrième Rayon….       Celui de l’harmonie par le conflit

Quatrième Planète…      Notre terre

Quatrième Règne….       Le Règne humain

Sans entrer dans des relations nouvelles et plus étendues, il faut remarquer que le numéro quatre, dans un Univers septuple comme le nôtre, occupera toujours le centre mystique de l’évolution, marquant le chemin de rapprochement à des formes supérieures de vie.

De là, l’importance assignée de façon occulte au cœur humain ainsi qu’au rapport existant entre l’Agni Yoga et le Plan bouddhique dans le devenir de cette quatrième ronde des mondes, dans laquelle notre planète occupe la quatrième place.

Yoga comme science du cœur, nous le faisons en pleine connaissance de cause, nous basant sur le principe universel d’analogie. Pour ce même motif, dans “les mystères du yoga”, je fais le commentaire suivant :

“En réalité, et comme nous les avons signalés antérieurement, un seul type de feu opère dans le Plan mental, bien qu’apparemment, il se différencie en deux aspects : celui du cinquième Principe cosmique apporté sur la terre par les anges solaires, les véritables Prométhée du cosmos. L’explication de cette apparente division réside dans le fait que les trois sous-plans supérieurs du plan mental, dans lesquels le disciple s’introduit dans le silence, sont unis au Plan bouddhique, celui où se manifeste le Dieu de l’Air (Indra). C’est une expression divinisée du plan éthérique cosmique qui, symboliquement parlant, envoie son souffle sur le feu des trois premiers sous-plans du plan mental, le rendant encore plus subtil et plus ardent. Par ailleurs, le feu des sous-plans inférieurs de ce même plan unis aux premiers sous-plans du plan astral, diminue, par l’eau qui en est leur élément constructif (même dans son exquise et indescriptible subtilité ou évaporation), le pouvoir du feu de la pensée dans les trois niveaux dans lesquels se réalise l’exercice supérieur du Raja Yoga. […]”

*

“[3] Dans la suave retraite de l’Ashram, lorsque tout est submergé dans le calme suprême du Maitre, on apprend à écouter la voix silencieuse des étoiles, nous parlant de Paix, de fraternité et d’Harmonie… C’est ainsi que j’ai appris, presque sans m’en rendre compte, à m’immerger dans les zones mystérieuses de l’Espace, là où tout est Lumière et Dynamisme créateur.

Telle est l’essence du message.”

 

Vicente Beltran Anglada

Sous le signe des Gémeaux – 1981

à Barcelona, Espagne

Note : Article publié au moment où le Soleil traverse le 6ème secteur du Sagittaire  et  Mercure  opposition à Neptune.

[1] Rencontre avec l’Agni Yoga – Vicente Beltràn Anglada (1915-1988) -1981- [80-91]

[2] Rencontre avec l’Agni Yoga – Vicente Beltràn Anglada- [82-83]

[3] Rencontre avec l’Agni Yoga – Vicente Beltràn Anglada- [222]

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