Manifestion, Mystère et Pensée.

“… dans le but de manifester la Divinité – l’Espace : Matière et Esprit – l’unique point central devient le Triangle et le Quaternaire…donc les sept…

… [nous avons donc] les sept Mystères primordiaux institués selon les “sept Émanations secrètes”, les “sept Sons” et les sept Rayons : les modèles spirituels et sidéraux de leurs sept mille fois sept copies faites dans éons suivants”. (DS II, 406-7)

L’essence divine qui pénètre l’univers entier, composé de millions de systèmes solaires, est captée par notre soleil et transmise sous forme manifestée jusqu’aux limites extrêmes de notre système solaire, afin que cette essence manifestée soit le sol de base pour la croissance, l’entretien et la destruction de nos mondes : cette essence divine… est le OM se manifeste ensuite en sept courants… Ces courants sont ..  les sept notes… les coursiers de l’essence solaire. (TFC (3@58) Note 15, A.  A. Bailey)

La Vie qui se génère et se multiplie elle-même en se répandant dans l’Espace est donc le Mystère un, ternaire et septuple dont chaque organisme ou entité manifestée est l’expression, qu’elle soit concrète ou abstraite et quelqu’en soit le niveau d’évolution.

L’Homme, en explorant par la force de la pensée rationnelle et intuitive sa nature psychique et physique, ainsi que celle de l’Univers dont il est une partie, cherche de fait, à pénétrer ce Mystère et accomplit ainsi un acte religieux qui,  dans ce cycle, lui fait comprendre l’unité de Tout et le ramène à l’Un en réalisant le Sept. Il opère d’abord dans le carré (personnalité), puis dans le Triangle (âme) et ensuite du centre (monade). En suivant ce parcours intérieur, poussé et attiré par le Son sans son, il attire à lui ses  constructeurs mineurs et les trois règnes inférieurs de la nature, en accomplissant à leur égard l’œuvre de salut qui lui revient.

Le sublime Mystère de l’Absolu, dont l’Univers entier est le symbole conditionné, continuera cependant à demeurer au-delà des limites et des possibilités de la pensée et de l’expression humaines.

Pour l’Humanité qui s’incarne dans ce cycle mondial (la 5ème race’), la pensée est donc la clé d’accès au Mystère de la Vie en manifestation : c’est son point fort ou, s’il n’est pas suffisamment gouverné, sa faiblesse. Pour chacun d’entre nous, en effet, le dicton : “Tel nous pensons, tel nous sommes”, car l’énergie s’adapte à la qualité de la pensée et en suit la direction. Nous sommes des émanations de l’Esprit divin et, à notre tour, avec notre mental, nous pouvons formuler consciemment des pensées qui construisent ou détruisent, ou obstruent notre espace mental sous couvert de pensées fumeuses, confuses et incontrôlables.

L’homme dans les trois mondes, consciemment ou inconsciemment, récapitule le processus logoïque et devient créateur, travaillant dans la substance par le facteur de son énergie positive. Il veut, il pense, il parle et les formes-pensées se produisent. La substance  atomique est attirée par celui qui parle. Les vies minuscules qui composent cette substance sont contraintes (par l’énergie du penseur) de s’intégrer en formes, qui sont elles mêmes actives, vitalisées et puissantes. Ce que l’homme construit peut être bienfaisant ou malfaisant selon le désir, le motif, ou le dessein qui sous-tend sa création. Il est essentiel que nous nous efforcions de rendre pratique ce que nous communiquons ici, car il est inutile pour l’homme d’étudier les groupes de constructeurs mineurs, leurs fonctions et leurs noms, à moins qu’il ne comprenne son étroite relation avec beaucoup d’entre eux ; l’homme lui-même est l’un des grands constructeurs et un créateur à l’intérieur du schéma planétaire. Les hommes doivent se rappeler que, par le pouvoir de leur pensée et de leurs paroles, ils produisent des effets caractérisés sur d’autres êtres humains fonctionnant dans les trois plans de l’évolution humaine et sur le règne animal tout entier. Les pensées séparatives et malfaisantes de l’homme sont pour une large part responsables de la férocité des bêtes sauvages et de la qualité destructrice de certains processus naturels, y compris de certains phénomènes, tels la peste et la famine.

Il est sans intérêt pour l’homme de connaître les noms de certains de ceux qui forment “l’armée de la voix” à moins qu’il ne comprenne sa relation avec cette armée, à moins qu’il ne saisisse sa responsabilité en tant que créateur bienfaisant, travaillant selon la loi d’amour et non poussé à l’acte de création par un désir égoïste ou une activité irresponsable. (Traité sur le Feu Cosmique – [3@889] – A.A. Bailey]

Les paroles de l’Enseignement sont claires et sans équivoques et placent le règne humain devant sa responsabilité de co-créateur. Apprendre à penser de manière organisée afin de construire des formes-pensées causales est donc une nécessité primordiale pour ceux qui, ayant suffisamment intégré leurs véhicules personnels, entendent se consacrer au grand Service, qui s’accomplit essentiellement au niveau mental, et qui se manifeste extérieurement dans les actions concrètes qui en découlent.

Nous pouvons dire alors que formuler des pensées de Bien inspirées par des besoins évolutifs et fonctionnant selon la loi d’amour est configurée comme suit :

• Un acte de Gouvernement est d’autant plus puissant que le penseur est libre et en mesure d’élargir la liberté. Celui qui l’accomplit utilise la force électrique de ses trois corps (physique, astral et mental) au moyen des sept centres et l’introduit dans son système, conditionnant et dirigeant ainsi les myriades d’atomes mineurs qui sont des cellules de ces sphères.
• Une méthode éducative qui élève par Amour. Penser est en effet une Ecole dans laquelle s’apprennent les bases et les principes capables de nourrir correctement le corps mental de manière à le rendre apte à recevoir des énergies  plus élevées et en être le véhicule.
• Une action de conception qui a lieu en maintenant l’esprit fermement dans la Lumière et en opérant avec la substance lumineuse de l’Intelligence active. La pensée évolutive reconnaît l’Intention et esquisse les contours de futurs développements possibles. “Les fondations sont profondes. Celui qui pose les bases ne connaît pas la grandeur des tours futures. Mais l’architecte en a déjà conçu la hauteur” – (Coll. Agni Yoga, l’Appel -21).
• Un Art qui implique l’utilisation et la capacité du contrôle de l’imagination créatrice. L’Homme, le quatrième règne de la nature et Artiste planétaire, a la faculté de percevoir, de contempler et d’exprimer le Bien, le Beau et le Vrai à travers ce dispositif que l’on appelle le troisième œil. qui permet d’introduire des archétypes et des impulsions symboliques causals sur le plan mental humain.

• Un Travail de construction. Il permet d’introduire les archétypes et les impulsions symboliques causales sur le plan du mental humain. Apprendre à construire des formes-pensées est un travail d’abord perçu comme laborieux, notamment parce qu’il nécessite une bonne capacité concentration et implique la prise en compte d’un certain nombre de règles, de temps et d’autres facteurs. Mais lorsque l’appareil mental cesse de résister, laissant s’écouler docilement la pensée des grands Penseurs, et que le disciple se soucie davantage du dessein et de la qualité que la forme-pensée doit manifester, tout devient plus simple et plus léger. Le Travail qui d’abord partait du bas, descend maintenant du Haut et est Joie !

• Un facteur unifiant. Les formes-pensée en effet se déposent sur la matrice spatiale du plan mental humain, interagissent et se combinent entre elles pour former un réseau lumineux et cohérent, une Communion dans laquelle tout est à tous, et personne ne possède rien. Chaque pensée, en effet, vient et se forme dans le grand réservoir des choses connaissables”  auquel chaque penseur puise et dans lequel il déverse sa propre élaboration pour servir le Bien commun. Le Penseur suprême de notre Système est le Soleil.

• Une Magie. Construire des formes-pensées est un acte magique, qui rend la créature semblable au Créateur, et unifie la Pensée, le Penseur et la forme pensée, bien que chacun d’eux conserve sa qualité spécifique, son rythme, sa note distinctive, son destin. Le penseur, le Magicien blanc, doit alors aussi connaître les paroles qui libèrent de soi la forme créée, afin que celle-ci puisse avoir son histoire et sa durée, comme chaque créature.

Étonnons-nous donc de la puissance, de la beauté et de la simplicité de la pensée, de sa nécessité, et la grandeur et de la gloire de la tâche confiée au genre humain qui peut approcher les portes inexistantes du Mystère.

Bonheur ou tourment du penseur ? On représente généralement celui-ci en souffrance ; mais qu’on lui demande s’il désire être délivré de ses angoisses, nul doute qu’il refusera. Car dans le tréfonds de sa conscience, il éprouve un grand bonheur – le fait de penser constitue une jouissance supérieure. Il n’y a que deux jouissances réelles penser et l’extase devant la beauté. Ce sont ces deux manifestations qui affirment le sentier menant au Monde de Feu. Elles seules permettent à l’homme d’avancer vers les sphères sublimes. La communion supérieure contiendra, elle aussi, ces deux éléments de base. Il est donc absurde de parler des tourments du penseur ou du créateur ! Il y a non pas douleur, mais réjouissance. Cependant les hommes comprennent la joie de manière si singulière ! Pour certains, elle consiste à ne pas penser et à ne rien faire !

Le sentier de la Fraternité passe par la pensée et le travail.(Collection Agni Yoga- Fraternité -85)

Note : cet article est publié au moment de la conjonction Vénus (5^ème Rayon) et Pluton (1^er  Rayon)

Traduction libre de l’article : Manifestazione, Mistero e Pensiero