Nature de l’Antahkarana

Le Fil de Vie, le Fil de Conscience

L’humanité dans son ensemble a déjà jeté un pont comblant le hiatus entre la nature astrale-émotionnelle et l’homme physique. Il faut noter ici que cette soudure doit s’effectuer dans l’aspect conscience, et concerne la continuité, chez l’homme, de la conscience de la vie sous ses divers aspects. L’énergie, utilisée pour relier, dans la conscience, l’homme physique et le corps astral, est focalisée dans le plexus solaire. Beaucoup d’hommes aujourd’hui, pour parler en termes symboliques, poussent ce pont plus loin et relient le mental avec les deux aspects déjà réunis. Ce fil d’énergie émane de la tête (ou y est ancré). Quelques personnes, moins nombreuses naturellement, relient de plus en plus l’âme et le mental, lui-même étant lié aux deux autres aspects. L’énergie de l’âme, lorsqu’elle est liée aux autres fils, s’ancre dans le cœur. Un très petit nombre de personnes, les initiés, ayant effectué toutes les synthèses inférieures, s’occupent maintenant de réaliser une union encore plus élevée avec cette Réalité triple qui emploie l’âme comme moyen d’expression, de même que l’âme s’efforce d’utiliser son ombre, l’homme inférieur triple.  […] (A.A.Bailey-Les Rayons et les Initiations p.449)

Les étudiants devraient s’entraîner à distinguer entre le sutratma et l’antahkarana, entre le fil de vie et le fil de conscience. L’un est la base de l’immortalité, l’autre la base de la continuité [Continuité de conscience]. L’un des fils (le sutratma) relie et vivifie toutes les formes, les fondant en un tout qui fonctionne et incarne en lui-même la volonté et le dessein de l’entité qui s’exprime, qu’il s’agisse d’un homme, de Dieu, ou d’un cristal. L’autre fil (l’antahkarana) incarne la réceptivité de la conscience dans la forme à un champ de contacts qui s’étend régulièrement au sein de l’environnement. L’un est le courant direct de vie, ininterrompu et immuable, qui peut être considéré symboliquement comme le courant direct de l’énergie vivante s’écoulant du centre à la périphérie, de la source à l’expression extérieure ou apparition phénoménale. C’est la vie. Elle produit le processus individuel et l’évolution de toute forme. […]

C’est donc le sentier de la vie, qui va de la Monade à la personnalité, via l’âme. C’est l’âme sous forme de fil, qui est une et indivisible. Il communique l’énergie de la vie et s’ancre finalement au centre du cœur humain, et à quelque point focal central dans toutes les formes de l’expression divine. Il n’existe rien, et il ne reste rien que la vie.

Le fil de conscience (l’antahkarana) est le résultat de l’union de la vie et de la substance, ou des énergies fondamentales qui constituent la première différenciation dans le temps et l’espace ; ceci produit quelque chose de différent, qui n’apparaît que lorsqu’à lieu une troisième manifestation divine, après l’union des dualités de base.

Le fil de vie lui-même, qui est l’un des deux fils constituant le sutratma, est ancré dans le cœur, tandis que l’autre fil, incarnant le principe de la conscience, est ancré dans la tête.  (Les Rayons et les Initiations p.450)

Dans le travail du cycle de l’évolution cependant, l’homme doit répéter ce que Dieu a déjà fait. Il doit lui-même créer à la fois dans le monde de la conscience et dans le monde de la vie. Comme une araignée, l’homme tisse les fils de liaison, et prend ainsi contact avec ce qui l’entoure acquérant ainsi expérience et moyens de subsistance. Le symbole de l’araignée est souvent utilisé dans les livres d’occultisme anciens et dans les Ecritures de l’Inde touchant cette activité de l’être humain. Ces fils que l’homme crée sont au nombre de trois ; ajoutés aux deux fils de base qui ont été créés par l’âme, ils constituent les cinq types d’énergie qui font de l’homme un être conscient. Les trois fils créés par l’homme sont ancrés dans le plexus solaire, la tête et le cœur. Quand le corps astral et le mental commencent à fonctionner comme une unité, et que l’âme elle aussi est reliée consciemment (n’oubliez pas qu’elle est toujours reliée inconsciemment), une extension de ce fil quintuple – les deux de base et les trois humains – est dirigée sur le centre de la gorge ; l’homme peut alors devenir un créateur conscient sur le plan physique. A partir de ces lignes majeures d’énergie, des lignes mineures peuvent rayonner à volonté. C’est sur cette connaissance que doit reposer tout futur développement psychique intelligent.

[…] L’humanité avancée est en voie de relier les trois aspects inférieurs que nous appelons la personnalité avec l’âme elle-même, par la méditation, la discipline, le service et l’attention dirigée. Quand ceci est accompli, une véritable relation est établie entre les pétales de sacrifice (ou de volonté) du Lotus égoïque et les centres de la tête et du cœur, ce qui produit une synthèse entre la conscience, l’âme et le principe de vie. Le processus consistant à établir cette inter-liaison et interrelation, ainsi que le renforcement du pont ainsi construit, se poursuit jusqu’à la troisième initiation. Les lignes de force sont alors tellement reliées entre elles, que l’âme et son mécanisme d’expression forment une unité. Une fusion plus élevée peut alors se faire.

Je peux peut-être indiquer la nature de ce processus de la manière suivante : j’ai dit ailleurs que l’âme s’ancre dans le corps en deux points :

  1. Il y a un fil d’énergie, que nous appelons l’aspect vie ou esprit, ancré dans le cœur. Il utilise le flux sanguin, comme chacun sait, comme agent de distribution ; et, par le moyen du sang, l’énergie de vie est communiquée à toutes les parties du mécanisme. Cette énergie de vie apporte le pouvoir de régénération et l’énergie de coordination à tous les organismes physiques et assure la « cohésion » du corps.
  2. Il y a un fil d’énergie que nous appelons l’aspect conscience ou faculté de connaissance de l’âme, ancré au centre de la tête. Il gouverne ce mécanisme de réceptivité que nous appelons le cerveau et, par lui, dirige l’activité et engendre la prise de conscience dans tout le corps par le moyen du système nerveux.

Ces deux facteurs d’énergie, qui sont reconnus par l’être humain en tant que connaissance et vie ou en tant qu’intelligence et énergie vivante, sont les deux pôles de son être. La tâche qui l’attend maintenant est de développer consciemment l’aspect médian ou équilibrant qui est l’amour ou relation de groupe. (Voir Education dans le Nouvel Age, pages anglaises 26-27, 32-33, 92)

[…] Au cours des siècles passés, le fil créateur, sous l’un ou l’autre de ses trois aspects, a été lentement tissé par l’homme ; ce fait de la nature est indiqué par son activité créatrice pendant les 200 dernières années, de sorte qu’aujourd’hui le fil créateur est généralement une unité en ce qui concerne l’humanité dans son ensemble, et spécifiquement le disciple ; il forme un fil robuste étroitement tissé sur le plan mental. [Les Rayons et les Initiations p.454]

Ces trois fils majeurs qui, en réalité, sont six, si l’on différencie le fil créateur en ses parties composantes, forment l’antahkarana. Ils incarnent l’expérience passée et présente et sont reconnus par l’aspirant. Ce n’est que sur le Sentier lui-même que l’expression « construire l’antahkarana » devient exacte et appropriée. […]

[…] aux fins d’une étude compréhensive et d’expérience pratique, nous définirons l’antahkarana comme le prolongement du fil triple (jusque-là tissé inconsciemment par l’expérimentation dans la vie et la réceptivité de la conscience à l’environnement) obtenu en projetant consciemment les trois énergies unies de la personnalité, sous l’impulsion de l’âme, par-dessus la discontinuité qui jusque-là existait dans la conscience. Deux événements peuvent alors se produire :

  1. La réponse magnétique de la Triade spirituelle (atma, buddhi, manas), qui est l’expression de la Monade, est évoquée. Un courant triple d’énergie spirituelle est lentement projeté vers le lotus égoïque et vers l’homme inférieur.
  2. La personnalité commence alors à jeter un pont par-dessus le hiatus existant de son côté entre l’atome manasique permanent et l’unité mentale, entre le mental supérieur abstrait et le mental inférieur.

Techniquement et sur le Sentier du Disciple, ce pont, entre la personnalité sous ses trois aspects et la monade sous ses trois aspects, s’appelle l’antahkarana. Cet antahkarana est le résultat de l’effort uni de l’âme et de la personnalité, travaillant ensemble consciemment à construire ce pont.

Lorsqu’il est terminé, il existe un rapport parfait entre la monade et son expression sur le plan physique, l’initié dans le monde extérieur. La troisième initiation marque la consommation de ce processus, et il y a alors une ligne directe de relation entre la monade et le soi inférieur.

La quatrième initiation marque, chez l’initié, la parfaite compréhension de cette relation. Cela lui permet de dire « Le Père et moi sommes un. » C’est pour cette raison que la crucifixion ou Grande Renonciation prend place. (Traité sur les Rayons et les Initiation p. 455)

[…] Il ne reste rien que le sutratma, caractérisé par la conscience, laquelle continue de garder son identité bien qu’elle soit fondue dans le tout. Une autre caractéristique est la créativité, ainsi la conscience peut se focaliser à volonté sur le plan physique, dans un corps extérieur, ou forme. Ce corps est créé par la volonté du Maître. Dans cette tâche d’épanouissement, d’évolution et de développement, le mental de l’homme doit comprendre, analyser, formuler et distinguer ; en conséquence, les différenciations temporaires sont d’importance profonde et utile. Nous pourrions donc conclure que la tâche du disciple est :

  1. De prendre conscience des situations suivantes (si je puis employer un tel mot) :
  2. Du processus combiné à la force.
  3. De la position sur le Sentier, ou reconnaissance des agents de qualification disponibles, ou énergies.
  4. De la fusion ou intégration du fil de conscience avec le fil créateur et le fil de vie.
  5. De l’activité créatrice. Elle est essentielle car ce n’est pas seulement par le développement de la capacité de créer dans les trois mondes qu’est créé le nécessaire point focal, mais elle conduit aussi à la construction de l’antahkarana, à sa « création ».
  6. A construire l’antahkarana entre la Triade spirituelle et la personnalité, avec la coopération de l’âme. Ces trois points d’énergie divine pourraient être symbolisés ainsi : Ce simple symbole vous donne l’image de la tâche du disciple sur le Sentier.

 

Vous avez ci-dessus les « neuf de l’initiation » ou la transmutation de neuf forces en énergies divines. [Traité sur les Rayons et les Initiations p 456- 457]

…Seulement quand l’aspirant prend place nettement sur le plan mental, et y maintient de plus en plus le « foyer de sa conscience« , qu’il lui devient possible de progresser véritablement dans la construction du pont divin, dans le travail d’invocation, et dans l’établissement d’un rapport conscient entre la Triade, l’âme et la personnalité. La période couverte par la construction consciente d’antahkarana va des derniers stades du Sentier de Probation à la troisième initiation. (p. 462)

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