Entrée du Soleil en Vierge, la Vérité de la Mère

Alors que le Soleil entre dans le signe de la Vierge, nous traitons aujourd’hui de la Vérité de la Mère. [1]

La Vierge symbolise la Mère nourricière, la Femme Sacrée, le principe Féminin, le divin féminin. Elle nous relie à toutes les grandes figures de femmes qui ont jalonné notre histoire, qu’elles soient réelles ou mythiques (comme la Vierge Marie, Marie-Madeleine, Jeanne d’Arc mais aussi Eve, Isis …).

La Vierge porte en son Sein les germes de tous les développements, passé, présents et futurs, le début et la fin de tous les processus. Elle est le signe central à mi-chemin du Bélier et du Poissons, et contient donc tout ce qui précède et ce qui est à venir. En tant que symbole de la Mère du Monde, elle est vraiment centrale, et contient la Totalité de la création.

La Vierge représente la femme enceinte dont le rôle est de protéger et nourrir l’enfant qu’elle porte en elle, ce qui symbolise le travail de la matière / personnalité aidant l’âme à grandir avant que celle-ci ne vienne à naître.

La Vierge est fondamentalement une énergie féminine, elle est reliée à la Femme sacrée, au féminin divin et donc aussi à Mère Nature et à tout ce qui véhicule l’énergie féminine dans ce monde.

[i] En réponse à l’Accord de l’année, 6.1 Ésotérisme de la Nouvelle Religion Mondiale » dont la Formule vers 2025 est : J’appelle à la Vérité centrale, nous traitons aujourd’hui de la Vérité de la Mère.

« Le signe de la vierge est l’un des plus significatifs du zodiaque, car son symbole concerne le but global du processus évolutif qui est de protéger, de nourrir et finalement de révéler la réalité spirituelle cachée. Celle-ci est voilée par chaque forme, mais la forme humaine est équipée et apte à manifester cette réalité d’une manière différente de toute autre expression de la divinité et à rendre ainsi tangible et objectif ce en vue de quoi tout le processus créateur a été conçu…La note-clé qui incorpore avec le plus d’exactitude la vérité concernant la mission de la vierge, est “Christ en vous, l’espérance de la Gloire“. Il n’y a pas de définition plus claire et plus exacte de ce signe… » (A. A. Bailey – Astrologie Ésotérique [16@252])

« La vierge est par conséquent la Mère cosmique parce qu’elle représente cosmiquement le pôle négatif par rapport au pôle positif de l’esprit ; elle est l’agent de réception en ce qui concerne l’aspect Père. » (A. A. Bailey – Astrologie Ésotérique [16@256])

« … la Vierge est le plus ancien des signes du Zodiaque. A travers les siècles, qu’elle soit Lilith ou Isis, Eve ou la Vierge Marie, elle représente la Mère du Monde, mais c’est Marie qui, à la fin, porte l’Enfant dans ses bras. C’est dans ce signe que la conscience christique est conçue et nourrie pendant la période de gestation, jusqu’à ce que, dans les Poissons, le signe opposé, naisse finalement le Sauveur du Monde ». (A. A. Bailey – Les travaux d’Hercule [25@56])

« Je suis la Mère et l’Enfant, Moi, Dieu, Je suis matière »

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La double origine, sans laquelle rien ne serait, représente l’union du principe masculin et du principe féminin dans l’Univers. Dans le Cosmos visible et invisible, l’esprit et la matière sont indivisibles ; l’un n’est rien sans l’autre. L’unification des énergies des Éléments donne naissance à tout ce qui existe.

« Toute la création est l’œuvre de deux principes masculin et féminin qui sont le reflet, la répétition des deux grands principes cosmiques créateurs que l’on a appelés le Père céleste et la Mère divine. Le Père céleste et la Mère divine sont eux-mêmes la polarisation d’un principe unique, l’Absolu, le Non-Manifesté, que la Kabbale appelle Aïn Soph Aur : lumière sans fin. Partout dans la nature vous ne verrez que les deux principes sous différentes formes et dimensions. Que vous regardiez sur la terre ou sous la terre, que vous descendiez au fond des océans ou que vous montiez dans les airs, vous ne verrez que les deux principes au travail. Et vous les verrez aussi dans l’être humain, non seulement dans son corps physique mais dans son psychisme où l’esprit et l’intellect représente le principe masculin, et l’âme et le cœur le principe féminin. » (Omraam Mikhaël Aïvanhov – Le Masculin et le Féminin p 22)

 « Car il n’y a pas de vie, pas d’expression de l’esprit, sans la Mère de l’Univers, la grande Matière de l’Être Absolu. Le fait de mettre l’esprit et la matière dans des positions diamétralement opposées a donné naissance, dans la conscience des ignorants, à la conception fanatique que la matière était quelque chose d’inférieure, alors qu’en réalité esprit et matière ne font qu’un. L’esprit sans la matière n’est rien, et la matière est la cristallisation de l’esprit. L’univers manifesté, visible et invisible, du plus haut au plus bas, nous révèle les aspects infinis de la Radieuse Matière. Là où il n’y a pas de matière, il n’y a pas de vie. » (Elena Roerich – Lettres vol I – lettre 1 – 9 janvier 1935)

 « Père et Mère sont les principes masculin et féminin dans la Racine de la Nature, ou les pôles opposés en toutes choses, sur chaque plan du Cosmos. Ils sont Esprit et Substance, qui engendrent le Fils. […]

« Lorsque la Mère se manifeste en sortant de son état d’indifférenciation, elle devient la Vierge immaculée, parée du Mystère Universel, “Cela”, mais elle est libérée de la conception. Et de là provient l’idée de l’Immaculée Conception : Elle génère elle-même son Époux. Ainsi, dans les religions orientales, on rencontre souvent des définitions qui s’appliquent aux déités supérieures : “l’Époux de Sa Mère” et “le Fils de l’Immaculée Conception”. Dans chaque système religieux les dieux fusionnent leurs fonctions de Père, de Fils et d’Époux en une seule fonction. Dans chaque cosmogonie, le Fils était considéré comme “l’Époux de la Mère”. Le titre d’Amon, le plus grand des dieux égyptiens, était “l’Époux de sa Mère”.

« Lorsque le Fils se sépare de la Mère, il devient le Père. C’est pourquoi il est dit que dans le monde de l’Être, le Point Unique ou Rayon, féconde la Matrice de la Vierge du Cosmos, et la Mère Immaculée donne naissance à la Forme qui génère toutes les autres formes. Le Prajapati Hindou (Brahmâ) est appelé “le premier Élément Masculin générateur” et “l’Époux de sa Mère”. »

Je citerai de La Doctrine secrète les descriptions de Pralaya qu’on trouve dans les stances du Livre de Dzyan qui en fut la source :

STANCE I

  1. La Mère Éternelle, enveloppée dans ses Robes à jamais Invisibles, avait de nouveau sommeillé pendant Sept Éternités.

La Mère, l’Espace, est la Cause éternelle, toujours présente, de tout – la DIVINITÉ incompréhensible, dont les “Robes Invisibles” sont la Racine mystique de toute Matière, et de l’Univers. L’Espace est la seule chose éternelle que nous soyons capables d’imaginer facilement, immuable dans son abstraction, non influencé autant par la présence que par l’absence en lui d’un Univers objectif. Il est sans dimensions, dans tous les sens, et soi-existant. L’Esprit est la première différenciation de CELA, la Cause sans Cause de l’Esprit et de la Matière. Comme on le dit dans le Catéchisme Ésotérique, il n’est ni le “vide sans bornes”, ni “la plénitude conditionnée”, mais les deux à la fois. Il fut et sera toujours. (H P Blavastky Cosmogenèse [I 13])

Ainsi, les “Robes” représentent le noumène de la Matière Cosmique non différenciée. Ce n’est pas la matière telle que nous la connaissons, mais l’essence spirituelle de la matière, et elle est co-éternelle et même une avec l’Espace dans son sens abstrait. La Nature-Racine est aussi la source des subtiles propriétés invisibles de la matière visible. C’est, pour ainsi dire, l’Âme de l’Esprit Unique et Infini. Les Hindous l’appellent Moulaprakriti, et disent que c’est la Substance primordiale qui est la base de l’Oupadhi ou Véhicule de chaque phénomène, qu’il soit physique, psychique ou mental. C’est la Source d’où rayonne Akasha. » (Cf. Livre de la Doctrine secrète, Vol I. « Commentaires des sept stances et de leurs termes, selon leur numération en stances, et slokas »)

Vous pouvez constater d’après ces extraits de La Doctrine secrète à quel point l’Élément Féminin était important dans les anciennes cosmogonies. Seul le profond obscurantisme du Moyen-Âge a pu rayer l’Élément Féminin de la construction de toute Existence. En vérité, à l’origine, les Éléments Mâle et Femelle sont unis, et l’un ne peut exister sans l’autre. Si l’un des deux est abaissé, il en va de même de l’autre. » (Elena Roerich – Lettres vol I – lettre 23 – 18 juin 1935)

 « Tout édifice a ses murs extérieurs et ses fondations invisibles. On ne peut se passer des murs, mais ceux-ci ne tiendront pas debout sans fondations. En toutes choses, il y a deux aspects : l’un est le mur, symbole du Maître, et l’autre sont les fondations, expression de la Mère du Monde. Lequel de ces deux aspects est le plus important ? Réfléchissez ! » (Ère nouvelle Communauté – 326)

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 Dans les écrits d’Elena Roerich, nous pouvons approcher le concept de Mère Universelle, de Mère du Monde, thème aussi traité par Helena P Blavastky et Alice Ann Bailey. Rendons particulièrement grâce à ces trois femmes qui ont transmis à l’humanité l’Enseignement de la Sagesse immémoriale et sa Lumière.

« La Mère du Monde

Cette expression comporte diverses acceptions et un bon nombre de sens différents. Elle peut signifier :

  1. L’aspect féminin en manifestation, symbolisé dans bien des religions du monde par une vierge mère, et dans la religion chrétienne par la Vierge Marie. C’est la substance qui permet à la Divinité de se manifester.
  2. La nature elle-même, mère de toutes les formes.
  3. La lune également, symbole de la vie génératrice et créatrice qui donne naissance à toutes les formes et symbolise ainsi la nature en forme.
  4. La concentration de la force féminine de la nature dans une forme individuelle de femme que l’on appelle alors la “Mère du Monde“. Une telle individualité n’a jamais existé au sein de notre vie planétaire actuelle, bien qu’au cours d’un précédent système solaire les Avatars s’exprimant par la vie planétaire prissent toujours cette forme. Il n’en est pas ainsi dans le présent système solaire. La tradition de ces apparitions est héritée du précédent système solaire, lequel nous a légué la matière dont sont constituées toutes les formes manifestées. Ce symbolisme remonte à la lointaine époque du Matriarcat, qui pratiquait une religion rappelant les anciens processus du système précédent. A cette époque, Lilith symbolisa la Mère du Monde jusqu’à ce qu’Eve l’eût remplacée. » (A. A. Bailey – Guérison Ésotérique [17@363])

En ce qui concerne la Mère du Monde, il faudrait considérer chaque concept sous ses divers aspects. Chaque principe ou manifestation cosmique possède sa réflexion ou personnification sur Terre. Ainsi, la Mère du Monde, lorsqu’on La considère dans son aspect cosmique, est Moulaprakriti, l’Unique, Celle qui contient tout, Celle qui engendre tout. Dans son aspect terrestre, Elle est le Grand Esprit du Principe Féminin.  (Elena Roerich – Lettres vol. II– Lettre 4 – 30 août 1935)

Dieu en nous est la seule réalité. Tout le reste n’est que « le Jeu de la Grande Mère du Monde », comme l’exprime si magnifiquement et si poétiquement l’Orient. (Elena Roerich – Lettres vol. II – Lettre 22 – 24 mai 1936)

 « Le Christ est né à Bethléem, qui veut dire “Maison du pain”. Nous disons : “Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien”, la manne, le pain des cieux ou le pain et le vin de la communion. Toujours le symbolisme du pain se trouve tout au long de l’Ancien et du Nouveau Testament. Notre grand problème économique actuel reste encore celui de procurer du pain, symbole de la nourriture, à un monde affamé, le pain pour le corps et le pain pour ceux qui ont faim et soif de justice. Tout cela fait partie de la fonction nutritive de la Mère du Monde qui alimente la forme et aussi la conscience christique latente dans la forme. » (A. A. Bailey – Les travaux d’Hercule [25@58])

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 Quel rôle pour la femme, le principe féminin, quelle mission pour la Mère du Monde ? Dans sa deuxième lettre du 1er mars 1929 (Lettre vol. I), Elena Roerich écrivait ceci : « La grande époque qui approche est étroitement liée à l’influence de la femme. Comme aux meilleurs jours de l’humanité, l’époque à venir offrira de nouveau à la femme sa place légitime, à côté de son compagnon et coéquipier de toujours, l’homme. Vous devez vous rappeler que la grandeur du Cosmos est construite à partir d’une double Origine. Est-il possible, par conséquent, de faire fi d’un de ses Éléments ? »  Des propos qui demeurent 90 ans plus tard d’une actualité vibrante.

« C’est entre les mains de la femme que repose le salut de l’humanité et de notre planète. La femme doit prendre conscience de son importance, de la grande mission de la Mère du Monde ; elle devrait être prête à assumer la responsabilité de la destinée de l’humanité. La mère, dispensatrice de la vie, a pleinement le droit d’orienter la destinée de ses enfants. La voix de la femme, la mère, devrait être entendue parmi les dirigeants de l’humanité. La mère suggère les premières pensées conscientes à son enfant. Elle dirige ses aspirations ainsi que ses capacités, et leur donne les qualités nécessaires. Mais la mère qui n’a aucune notion de culture ne pourra suggérer que des expressions inférieures de la nature humaine. » (Elena Roerich – Lettes vol. 1 – Lettre 2 – 1er mars 1929)

« En cette période pénible de soulèvement mondial et de désunion, de méconnaissance des principes supérieurs de l’Être qui sont les seuls vrais dispensateurs de vie et qui guident l’évolution du monde, il faut que soit entendu l’appel à la régénération de l’esprit et à la manifestation du feu de l’accomplissement dans toutes les actions de la vie. Et, en vérité, cet appel doit provenir de la femme, elle qui a dû pendant des millénaires boire la coupe de souffrance et d’humiliation, et qui a forgé son esprit dans la plus grande patience.

Maintenant, que la femme – la Mère du Monde – dise : « Que la Lumière soit ! » Et que la femme puisse affirmer ses ardentes réalisations. Que sera cette Lumière et lesquelles de ces réalisations seront les plus ardentes ? La bannière de l’esprit sera brandie et portera l’inscription « Amour, Connaissance, Beauté ». En effet, seul le cœur de la femme, de la mère, rassemblera sous cette Bannière les enfants du monde entier, sans distinction de race, de sexe, de nationalité et de religion.

La femme – la mère et l’épouse – témoin du développement du génie humain, peut évaluer la grande signification de la culture de la pensée et de la connaissance.

La femme – inspiratrice de beauté – connaît toute la force, tout le pouvoir de synthèse de la beauté.

La femme – porteuse du pouvoir sacré et de la connaissance de l’esprit – peut en effet devenir « Celle qui Guide ».

Sans attendre, brandissons la grande Bannière de l’Ère Nouvellel’Ère de la Mère du Monde. Que chaque femme élargisse les limites de son foyer pour y intégrer tous les foyers du monde. Ces innombrables feux renforceront et embelliront son propre foyer.  Sachant que les limitations mènent à la destruction et que l’expansion est source de création, tendons de toutes nos forces vers l’élargissement de notre conscience, vers l’amélioration de notre pensée et de nos émotions, de telle sorte qu’avec les feux créateurs qui en résultent nécessairement nous puissions embraser notre propre foyer.

Puissions-nous inclure dans les fondations de « l’Unité des Femmes » l’aspiration vers une vraie connaissance, celle qui ignore les démarcations ou les limitations humaines. Mais on peut nous demander comment on peut acquérir une connaissance authentique. Nous répondrons : « Cette connaissance existe dans votre esprit, dans votre cœur. Soyez capable de l’éveiller ! »

L’effort vers la beauté en sera la clé. Cette connaissance occupe chaque recherche pour le Bien Commun. Elle se retrouve dans tous les Grands Enseignements qui ont été donnés au monde. Elle existe dans chaque manifestation de la nature. En omettant d’observer les manifestations cosmiques, l’humanité a perdu la clé de bien des mystères de l’Être, et ce sont justement ces mystères qui seraient en mesure d’expliquer toutes les raisons des soulèvements et malheurs actuels. En rassemblant les combattants de l’esprit, indiquons-leur donc la direction de l’éveil à cette connaissance sacrée.

L’humanité devrait comprendre que la majestueuse loi d’équivalence – la loi de la double Origine – est la fondation de l’existence. La prédominance de l’une des Origines sur l’autre a créé le déséquilibre et la destruction qu’on peut observer maintenant partout dans la vie. Toutefois, une femme consciente de cette loi, et qui travaille au rétablissement de l’équilibre, ne doit pas abdiquer la beauté de l’image féminine. Qu’elle ne perde pas la tendresse du cœur, la finesse des sentiments, l’abnégation et le courage de la patience.

La femme, porteuse de la connaissance sacrée, peut devenir une puissance qui appelle et enflamme de ses paroles les âmes préparées. Il faut offrir des occasions à chaque femme, selon les capacités de sa conscience, sans entraver sa croissance naturelle et personnelle. Par des touches bien dosées, il faut ouvrir son esprit au fondement de l’Enseignement de Vie.

Que chaque âme se développe naturellement, apportant le meilleur d’elle-même, selon son degré de conscience. La beauté réside dans la variété, mais tout devrait s’élever à partir d’une fondation commune, la fondation de l’effort vers le Bien Commun. La coopération la plus large est inscrite sur la Bannière de la Mère du Monde, c’est pourquoi nous devons faire preuve de la plus grande tolérance.

Sœurs de la Montagne Dorée, nous sommes à l’aube d’une période dangereuse, mais combien magnifique – une période de grandes réalisations. Je vous transmets l’appel de mon cœur. Armons-nous d’un effort ardent. À travers tous les obstacles et avec courage, tenons bien haut la Bannière de la Mère du Monde – la Bannière d’Amour, d’Abnégation et de Beauté – pour qu’à l’heure de la victoire nous puissions la dresser sur les Sommets du Monde. » (Elena Roerich – Lettres vol. I – Lettre 12 – 7 octobre 1930)

 

« La femme qui s’efforce vers la connaissance et la beauté, et qui a conscience de sa haute responsabilité, élèvera énormément le niveau total de la vie. Il n’y aura pas de place pour les vices repoussants qui conduisent à la dégénérescence et à la destruction de pays entiers.

Mais en cherchant à s’éduquer, la femme doit se souvenir que tous les systèmes d’éducation ne sont que des moyens pour développer une connaissance et une culture supérieures. La véritable culture de la pensée se développe par la culture de l’esprit et du cœur. Seule cette association permet d’obtenir cette grande synthèse sans laquelle il est impossible de comprendre la grandeur, la diversité et la complexité réelles de la vie humaine dans son évolution cosmique. Par conséquent, tout en recherchant la connaissance, puisse la femme se rappeler la Source de la Lumière et les Guides de l’Esprit – à savoir les grands Esprits qui ont vraiment créé la conscience de l’humanité. En approchant de cette Source, de ce Principe de Synthèse puissant, l’humanité trouvera la voie qui mène à l’évolution véritable.

Et la femme est celle qui devrait connaître et proclamer ce Principe dominant, car depuis le commencement, elle a été choisie pour lier les deux mondes, le visible et l’invisible. La femme possède le pouvoir de l’énergie sacrée de la vie. L’époque qui arrive apporte la connaissance relative à cette puissante énergie omniprésente, qui se manifeste dans toutes les créations immortelles du génie humain.

La femme occidentale est éveillée et a conscience de ses pouvoirs. Ses contributions à la culture sont déjà évidentes. Cependant, la majorité des femmes occidentales – comme tous les débutants – commencent par l’imitation, alors que la vraie beauté et l’harmonie réelle se trouvent dans l’expression originale de soi-même. Aimerions-nous voir l’homme perdre la beauté virile de sa nature ? L’homme qui a le sens de la beauté ne désire certainement pas voir une femme imiter ses habitudes et rivaliser avec ses vices. L’imitation commence toujours avec ce qui est le plus facile. Mais nous espérons que cette première étape sera vite dépassée et que la femme approfondira sa connaissance de la Mère Nature et trouvera des modes d’expression personnels et authentiques.

Le Cosmos manifeste l’unité de la loi et pourtant il n’y a pas de répétition dans sa variété. Pourquoi donc l’humanité recherche-t-elle l’uniformité en tout, alors qu’elle viole en même temps l’unité fondamentale de la loi ? L’homme recherche l’uniformité de perception, l’uniformité de vie et plus particulièrement l’uniformité de pensée. On oublie que l’uniformité d’expression mène à la stagnation et à la mort. La vie et son pouvoir changent perpétuellement de forme. Il convient d’appliquer ce principe fécondant dans toutes les expressions de notre existence.

Recueillons les images les plus belles et les plus héroïques des plus grands personnages de tous les temps et de tous les pays et, avec une imagination créatrice, adaptons leurs accomplissements à notre vie en prenant en considération les particularités de notre époque. Seule pareille imitation fournira un fondement correct aux progrès ultérieurs.

Je terminerai mon message à la femme par une page tirée de l’Enseignement de Vie :

« Quand les nations ont commencé à se désunir, il en est résulté l’autodestruction. Seul un retour à l’équilibre peut y mettre fin. L’humanité n’applique pas les principes de créativité dans une proportion correcte et elle viole de ce fait les fondements de l’Être. Quand, par la loi de l’Aimant Cosmique, les formes inférieures sont subordonnées aux formes supérieures, cela ne concerne que les énergies qui devraient être transmutées. Mais, quand les Origines sont appelées à créer et à donner la vie, il est impossible d’écarter l’une d’elles sans qu’il en résulte l’autodestruction.

Par conséquent, l’humanité ne commencera sa véritable évolution que lorsque les deux Origines seront affirmées dans la vie. Tous les principes qui n’incluent pas la compréhension de la double Origine ne peuvent qu’accroître le manque d’équilibre. L’humanité doit comprendre la loi de l’Aimant Cosmique. On peut grandement aider l’évolution en prenant conscience de la splendeur de la double Origine qui est le fondement de la Vie. »

Même cette simple vérité n’a pourtant pas encore trouvé sa place dans la conscience de l’être humain ! Les scientifiques – biologistes, chimistes et physiciens – devraient connaître la vérité sur le double Élément, ou polarité, mais ils sont silencieux. Une telle vérité, dans son application la plus sacrée et la plus vitale, est méprisée, et la loi du plus fort domine égoïstement. Le malheur vient du fait que le mental de l’homme est coupé de sa source, la Conscience Cosmique. Bien qu’il fasse partie du Cosmos, l’être humain ne saisit pas encore sa solidarité, son unité avec le Cosmos. Et ses observations des manifestations de la nature ne lui suggèrent aucune analogie. Pourtant, ce n’est que par l’observation et les comparaisons avec la nature humaine qu’il est possible de trouver des clefs à tous les mystères de la vie et, par conséquent, la solution à de nombreux problèmes de la vie quotidienne. Les gens, comme des perroquets, aiment à répéter cette formule ancienne : « Tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ! » On dit et répète bien des choses, sans faire réellement attention à leur signification. Les dogmes imposés, les lois humaines et le niveau de vie ont conduit l’humanité à négliger le processus de la pensée. La pensée humaine, à de rares exceptions près, est devenue mécanique. Tout le monde prêche diverses libertés, mais les écoles de pensée les plus opposées s’apparentent sur une chose : elles ont toutes peur de la liberté de pensée !

C’est pourquoi la femme doit défendre non seulement ses propres droits, mais aussi le droit de penser librement pour l’ensemble de l’humanité ! Grâce au développement de la pensée, nos possibilités s’étendront. Ayons les pensées les plus larges et les plus pures. Il est dit :

« Un royaume n’est pas composé de personnages royaux et de sujets, mais est créé par des idées cosmiques. Créons nos propres villes, nos pays, nos planètes ! Mais que ces pensées soient créées par le cœur, puisque seule la pensée née du cœur est vivante. Le cœur est le plus grand Aimant Cosmique. Toutes les énergies cosmiques sont attirées par le cœur, qui les assimile. Le cœur manifeste dans la vie toutes les aspirations.

Le feu de l’espace est attiré vers le cœur et le processus cosmique tout entier repose sur ce principe. Par conséquent, le Cosmos existe dans l’attraction du cœur. Seules les énergies qui sont fondées sur l’attraction du cœur sont vitales. C’est ainsi qu’à l’infini la chaîne de la vie est forgée par le cœur. »

Avez-vous écouté votre cœur ? Est-ce qu’il bat au rythme du Cœur Parfait qui tous vous étreint ?

C’est avec ces mots que je terminerai cet exposé sur le cœur. Que la femme affirme ce grand symbole qui peut transfigurer la vie tout entière. Puisse-t-elle s’efforcer de transmuter la vie spirituelle de l’humanité. Puisse la mère qui donne la vie et la protège devenir également la Mère, celle qui Guide, celle qui Donne Tout et Reçoit Tout. (Elena Roerich – Lettres vol. I – Lettre 2 – 1er mars 1929)

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« Que le jeu de la Mère du Monde est sublime !

De loin, Elle encourage Ses enfants : “Hâtez-vous, enfants ! Je désire vous instruire.

Ma vue pénétrante, et Mon oreille exercée sont à votre disposition.

Asseyez-vous sur Ma robe. Je vous enseignerai à voler !” »

(Agni Yoga – 60)

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« La mission élevée des femmes doit être remplie par la femme. Et la femme devrait demeurer dans le Temple de la Mère du Monde.

La manifestation de la Mère du Monde créera l’unité des femmes. La tâche actuelle est de créer une position spirituellement souveraine pour la femme. Et la transmission, à la femme, de communion directe avec les Forces les plus Hautes est nécessaire en tant qu’impulsion psychologique. Le respect nécessaire viendra, bien sûr, à travers la nouvelle religion. »

(Feuilles du Jardin de Morya II – Illumination – 136)


[1] En réponse à l’Accord de l’année, 6.1 Ésotérisme de la Nouvelle Religion Mondiale » dont la Formule vers 2025 est : J’appelle à la Vérité centrale, nous traitons aujourd’hui de la Vérité de la Mère.

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