Le secret des initiations supérieures réside dans l’utilisation compétente de la volonté supérieure….la Voie ou Sentier qu’affronte le disciple moderne réside le secret de la future révélation et de la dispensation spirituelle qui apparaîtra à mesure que l’humanité construira la nouvelle civilisation mondiale et commencera à formuler la nouvelle culture. La volonté monadique, dont l’effet consume, purifie, détruit son reflet déformé – la volonté individuelle – mérite une profonde considération. [Initiations et Rayons p.31]
Ceci implique la fusion de la volonté de la personnalité avec la volonté-sacrifice de l’âme ; une fois réalisée, elle conduit à la révélation de la Volonté divine. [Initiations et Rayons p.34]
L’aspirant sur le Sentier du Service au Plan finit par comprendre « qu’il fait partie intégrante des Mystères, qui n’agiraient pas sans sa présence, et il cultive donc à leur égard un détachement spécial : il n’en tient pas compte, et pourtant il les contemple. Destinés à soutenir et à guider l’humanité tout entière, qui est le disciple collectif, les Mystères sont aussi dédiés à l’individu. […] Il reconnaît que toute l’expérience recueillie en vivant dans le monde des formes sert pour l’éduquer et pour le conduire aux Mystères. Ceux-ci, d’abord considérés comme fortuits, révèlent qu’ils sont le moteur et le pivot de développement pour l’ensemble du créé, engagé à les découvrir. »
Le Groupe, qui est un disciple, est arrivé à un point de son chemin d’où l’on sent l’arôme des Mystères.
[…] Le Maître tibétain, qui enseigne beaucoup à ce sujet, affirme que l’initiation aux Mystères est à vivre comme un processus, que ce n’est pas seulement une cérémonie sacrée et rituelle, aussi auguste soit-elle. Cette dernière se limite à sanctionner et à stabiliser la vibration acquise par degrés, en vivant l’existence quotidienne.
La Lumière Obscure
Ce sujet a déjà été brièvement abordé à une autre occasion, suggéré par certains passages du Maître tibétain et par la nature double de la lumière. On affirmait alors qu’en même temps que les rayons issus de la source lumineuse, se précipitent dans l’espace pour en cultiver l’intelligence, des ondes, provenant de l’infinité spatiale vibrent, et convergent vers cette source, par amour. Le phénomène se manifeste à tous les niveaux et c’est une véritable explosion, contrôlée et constructive, qui unit le centre et la périphérie – et en jaillit lumière.
[…]Le firmament, comme on l’a dit, montre les deux natures de la lumière : la lumière discontinue et rayonnante, qui dessine les étoiles, et l’infinie réaction “obscure” et la lumière invisible, continue et ondulante, qui contient ces feux célestes et les rend visibles. La “lumière obscure” et la [lumière] rayonnante se révèlent réciproquement. La vue du firmament est le plus bel exemple de Mystère cosmique, qui reste impénétrable alors qu’il se déploie. Il n’y a pas d’interdictions dans le Ciel : ses secrets éduquent le mental à les explorer et à les comprendre.
[…]Quand on apprend que l’obscurité de l’Espace est un aspect de la lumière universelle, on oublie beaucoup de préjugés et le mental devient profond et vaste, comme conséquence d’un premier contact avec le Mystère. Ce dernier ne s’épuise pas, car c’est un abîme illimité, et il continue à faire lumière en restant obscur, mais sans ombres.
Le symbole de cette situation est que le candidat aux Mystères a toujours les yeux bandés, mais il n’est pas dans l’ombre. On bloque ses réactions psychiques aux lumières radiantes pour le plonger dans la lumière oscillante qui, par nature, au lieu de se projeter depuis le centre, s’y précipite. La lumière dite obscure n’a rien à voir avec les ténèbres : elle est l’aspect amour de la Lumière.
[…] Il n’est pas encore temps de franchir ce Seuil, car les cycles doivent achever leurs cours, mais c’est le temps de l’Avent et de l’Attente. Les Mystères sont le premier But, en effet, et Celui Qui est destiné à les restaurer habite dans les cœurs. L’Avent et l’Attente. Il attend l’heure désignée par le Ciel, avec les hommes qui savent et ceux qui ne savent pas.
Et il faut donc bien tourner le mental vers ce qui sera, et vers les conséquences, car les Mystères ne sont pas mystérieux.
1 – La puissance de la lumière rayonnante est surtout extérieure, et affecte l’œil. Celle de la lumière oscillante domine à l’intérieur, et agit dans le cœur.
2 – Il est possible de voir le Son sans son et d’entendre la Lumière sans lumière.
Cette deuxième affirmation, indémontrable pour l’intellect, […] introduit aux Mystères. Ces phrases conduisent à des connaissances supérieures ; ce sont des clés secrètes. Ce sont des coups frappés à la Porte, certainement entendus au-delà du Seuil…. le Son sans son est entendu dans le cœur (s’il est désert)… La Voix répète l’appel selon un cycle inconnu de celui qui est appelé (Mystère), mais implicite à la vie planétaire et donc au Système solaire.
La Voix appelle et la Porte s’ouvre avec le même rythme. Pour l’entendre et la voir, il faut veiller, vivre éternellement à l’écoute, dans le fracas tumultueux de l’existence quotidienne. Le Son et la Lumière arrivent soudain, mais ils sont attendus. Le disciple se prépare aux Mystères non pour les connaître prématurément, mais pour ne pas se laisser surprendre dans le sommeil ou la distraction.
Même les planètes émettent de la lumière.[…]. Les étoiles rayonnent, les planètes, réceptives, réagissent avec une lumière obscure. Cette hypothèse contient le concept de majeur et de mineur, qui rappelle à l’esprit la proportion dorée. Celle-ci, étant le juste rapport entre les parties d’un tout, annule les séparations formelles. Voici un autre Mystère. La lumière rayonnante et la lumière spatiale, sont peut-être unies par la section dorée, comme le Ciel et la Terre le sont…. Le Mystère est toujours empli de beauté et d’harmonie, c’est-à-dire qu’il synthétise les cinquième et quatrième Rayons, forme et réalité, comme les deux triangles de l’étoile à six pointes. Le Mystère est le rapport qui cause la création et s’en rétracte.
Les Mystères, par conséquent, brûlent au centre, ce qui signifie que chaque centre vivant est un Mystère, ainsi que ce qui oriente vers le centre. Telle est la fonction du quatre, qui révèle l’Un.
2 -Centralité des Mystères
…..On conquiert le centre en l’enserrant de chaque côté ; quand, à la fin, on se retrouve face à soi-même, le Mystère est révélé. “Connais-toi toi-même”, lisait-on sur le fronton du temple de Delphes, siège des Mystères grecs…. la centralité des Mystères s’applique également aux sociétés humaines….
Lorsque les Mystères néo-chrétiens brûleront au centre secret de la nouvelle société, le développement civil extraordinaire qui fera de la septième époque un véritable triomphe humain et planétaire commencera.
Le centre, quel qu’il soit, vit et pulse. Cela peut ne pas toujours être évident : la sensibilité humaine n’est pas en mesure, par exemple, de percevoir la vibration des cristaux et des fleurs – mais la psychogéométrie en connaît la loi. Les formes vibrent parce que le centre, en pulsant, lance de l’énergie à la périphérie, qui répond. Le rapport entre le centre et le champ est cyclique et persiste jusqu’à ce que la mort en annonce l’interruption.
Les Mystères, par conséquent, pulsent. Ils s’allument et s’éteignent, et leur rythme est montré par l’ascension et la chute des cultures et des civilisations. En réalité, ces feux sont éternels, et ils brûlent éternellement, ce qui pulse est seulement leur rapport avec le monde des formes. Il en est de même chez l’homme, dont le centre ne s’éteint jamais , mais apparaît et disparaît avec les cycles de ses apparences.
Au centre, siège des Mystères, s’accomplit le prodige de l’existence formelle : le continu et le discontinu échangent leurs natures, et s’inversent. Ceci est causé par le pouvoir du quatre, qui réfléchit à l’envers. La Vie jaillit toujours du centre, il est le Mystère, mais ce dernier n’existe seulement tant qu’existe la Forme, aussi subtile soit-elle, puis il disparaît dans la splendeur de l’Être, qui n’a pas de Mystère. […] les Mystères sont actifs pour tout le développement du devenir, c’est-à-dire dans les processus de l’existence, et en ce sens ils sont immortels et cycliques ; ils s’annulent seulement quand tout est clair….
Les Mystères se mettent périodiquement à jour, en assumant les attributs de la culture et de la civilisation qu’ils promeuvent. Leur essence est immuable. En revanche, ils sont flexibles dans les formes du rite.
En réalité, la culture et la civilisation sont nées et promues par les Mystères, qui brûlent dans le lieu secret ; lorsque, comme aujourd’hui, elles sont pauvres et confuses, c’est un signe que cette flamme couve depuis longtemps sous les cendres. Alors le lien entre le Ciel et la Terre s’atténue, et l’énergie qui anime les cœurs est rare. Vient ensuite l’heure de la restauration, le feu se ravive, la culture s’écoule et pulse, la civilisation organise l’existence sociale. Au cœur de ces événements se trouvent les Mystères, qui expriment la volonté supérieure, donnent la liberté et créent la culture : ils sont indispensables au progrès humain.
Au cœur de ces événements se trouvent les Mystères, qui expriment la volonté supérieure, donnent la liberté et créent la culture : ils sont indispensables au progrès humain.
J’allume des Centres dans l’Espace où brûlent les Mystères de la Lumière,
Ces graines de Feu brûlent pour le soutien de la Culture et amorcent d’autres Feux,
Ainsi j’installe dans les sociétés le vrai gouvernement,
Toujours invisible œuvrant de l’intérieur
Je dis cela au Pèlerin…
Ecoute, ô Pellerin la Lumière sans lumière,
Celle qui au tréfonds de ton cœur résonne et remplit l’Univers,
Celle qui dévoile et te conduit, au-delà du Seuil de l’Infini…
Voit, ô Pèlerin le Son au-delà du son,
Celui qui invoque et est évoqué,
Celui qui crée les mondes et les rondes…
Dans le Silence du Cœur, la Voix appelle,
La Porte s’ouvre, et les Mystères, ‘qui n’en sont pas’,
Aujourd’hui se révèlent.
Ô Pellerin tu es toi-même le Mystère.
Ton esprit aussi profond et vaste que les Cieux,
Contient cette Lumière qui par Amour inclus tous les feux.
(MD)
Note : Extrait tiré du Document inédit : « les Mystères » d’Enzio Savoini