La Communauté sonore

L’Harmonique se fonde sur l’étude du pouvoir créatif du son et en applique les principes à de nombreuses branches de la connaissance : elle peut être considérée comme la science des relations ou des rapports, partant de ceux qui sont évidents dans la manifestation vibratoire du monde physique, pour arriver à définir un canon universel d’applicabilité. Elle concerne donc le « champ acoustique » dans ses relations analogiques avec les champs d’existence majeurs, dans lesquels il est inclus, et avec lesquels il partage ses qualités.

S’il est émis par un objet comme une corde tendue, le son génère (crée) d’autres sons. Ce sont ses « harmoniques » liés au son originel, et les uns aux autres, par des rapports précis entre les valeurs numériques de la longueur d’onde, et donc aussi de sa réciproque : la fréquence de vibration. Il faut dire que le phénomène affecte également la vibration électromagnétique, et qu’il est bien connu de la physique qui en offre la formalisation mathématique (série de Fourier). Pour l’Harmonique, ces rapports ou intervalles sont d’une importance particulière, car ils correspondent à un numéro rationnel (fraction de nombres entiers) et à une valeur psychique résultant de la perception auditive. La raison et l’écoute humaines peuvent ici collaborer.

L’étude des rapports sonores nous place tout de suite face à un seuil critique, non pas par sa difficulté conceptuelle (il s’agit d’une simple constatation), mais par la nécessité de le franchir, non seulement par le fil de la logique, mais aussi dans le cœur, en reconnaissant « l’importance » de ce pas : les événements acoustiques se distinguent en deux catégories, « Sons» et «Bruits».

Au son, correspond un front d’ondes régulier et périodique, oscillant entre une valeur maximale et une valeur minimale. Pour le bruit, le front d’onde est irrégulier et non périodique. Le premier, comme nous l’avons brièvement vu, génère, par les harmoniques descendantes, un réseau de relations ; le second reste isolé et indéfinissable. Dans ce cas aussi, ce qui est mesurable par la raison s’accompagne d’une valeur perceptible précise : pour le mental humain, le son est intégrateur, le bruit est désintégrateur.

Après avoir passé ces colonnes d’Hercule, qui mènent à l’étendue du savoir harmonique, l’étudiant sera en mesure d’examiner, par analogie, quels sont les Sons et les bruits dans la sonorité des pensées, des émotions et des activités humaines. 1

La Communauté sonore

Le Son crée dans l’Espace une véritable Communauté maintenue par une loi unique disposée de manière ordonnée et soutenue par une puissante disposition hiérarchique.

Les innombrables intervalles sonores qui jaillissent du Son se regroupe en sept grandes familles, dont chacune est reliée à toutes les autres par des liens harmoniques. Chaque partie est en fonction du tout et est le tout.

Personne ne peut se sentir seul dans l’univers ; chacun occupe sa place, établie à partir de son niveau de conscience. Chaque conscience est une partie d’un conscience plus grande et alimente les plus petites.

Dans l’Espace infini, il n’y a pas de distance et chaque point peut facilement communiquer avec tous les autres. Orienter la pensée vers le Soleil, les Luminaires, équivaut à s’identifier à eux et à en assumer la vibration.

A ce propos, l’étude du Son nous présente un phénomène très intéressant, reconnu valide même dans d’autres champs de la science : la Résonance.

Lorsque les cordes d’un instrument de musique sont accordées sur le même son, en touchant une corde les autres entrent en vibration. On constate d’autre part qu’il suffit de peu pour perdre la résonance.

Cela nous rappelle la nécessité de  garder bien tendues nos cordes intérieures. Chacun de nous, chaque forme d’Espace, est un résonateur qui reproduit la musique cosmique. Chacun a sa note de base, son Son, son Nom, reconnaissable et reconnu dans chaque région de l’Infini.

Tout se transmet, dans l’Espace. Il n’y a pas de connaissance, ni de conscience, ni de son qui ne puisse être extrait de l’invisible vers le visible et manifesté au sein d’une forme. Ce qui appartient à Sirius, à Jupiter, à Vénus peut s’exprimer de manières terrestres. C’est une science universelle. Le Cosmos sait, et chacune de ses particules reflète toute sa Sagesse.

Quand de tels sujets sont abordés, on est impressionné et oppressé par leur immensité, et ce que l’on perçoit et que l’on décrit semble plus infime qu’un grain de sable. Les modulations cycliques infinies des sources d’énergie innombrables, leurs puissance, l’activité qu’elles induisent dans les recoins les plus cachés de l’espace, l’obéissance spontanée de leur semblable et l’entrelacement prodigieux et simultané de toutes ces vibrations sont des formes conceptuelles d’une telle force qu’elle peuvent paraître insupportable pour le Cœur.

Mais l’Espace retentissant, contenu dans le cœur est précisément le lieu de réception et de transmission de tous les signaux. Il doit être purifié et conservé dans un grand état de tension sélective afin de réagir aux messages les plus lointains et reconnaître leur origine.

C’est un processus d’éducation et de discipline qui est facile à comprendre, par lequel l’humanité terrestre augmentera un jour sa conscience glorieuse du Cosmos, en distillant la connaissance par résonance.

L’unité du cosmos semble être ordonnée en degrés différenciés par la qualité de conscience, chacun étant capable de répondre aux tonalités des vibrations cosmiques et de les refléter dans sa propre hiérarchie. De ceci, il apparait que le processus de résonnance est double au niveau de ses effets. Un centre de réception reçoit le signal qui arrive de l’extérieur et l’envoie à nouveau dans l’Espace, amplifié par la concordance spontanée induite ; mais il absorbe aussi une part de l’énergie et la distribue, dans sa sphère à toutes les parties individuelles qui la composent, dont il est responsable, et qui sont de nature à correspondre au signe.

Ainsi, l’humanité terrestre en particulier reçoit de l’Espace les vagues qu’elle peut comprendre à travers la qualité de sa conscience, ou, en d’autres termes, à qui elle obéit.

Et elle ne fait pas que les transmettre, mais elle les absorbe et les répand à travers toutes les individualités qui la composent et à qui elle apporte une « compréhension » ; le double processus est répété dans l’individu qui prend possession du signal, le répète dans le groupe humain et l’absorbe dans sa propre individualité.

Cela signifie une correspondance entre l’individu et le tout, et entre les parties et l’individu, d’une façon ordonnée et hiérarchisée.

Un signal d’origine solaire reçu par l’humanité met en mouvement certains hommes et certains organes physiques ou non physiques à l’intérieur d’eux.

Reçu par le règne végétal, il anime certaines familles et certaines parties en elles, et ainsi de suite. C’est un échange incessant d’énergie et d’intelligence, qui relie tous les points de l’Espace et relève la conscience.

Plus un organisme est complexe, plus sont évidentes et nombreuses les correspondances qui le relient à l’Espace externe par résonance. Un « tout », noble et complexe comme un être humain, doit donc répondre à une gamme très large de vibrations cosmiques, desquelles il assimile une partie pour le bénéfice de son environnement interne. En accord avec la conscience, cette résonance varie en qualité, du sauvage au génie. De plus, elle varie en fonction des gens, des lieux, des mondes et des systèmes.

A partir des pensées qui viennent d’être exprimées, il s’ensuit que l’énergie primaire est transmise dans l’Espace de manière ordonnée et selon des correspondances précises, à travers le principe de résonance. Les entités qui peuplent le cosmos sont toutes connectées à une source non révélée ; mais par degrés, de façon ordonnée en une organisation hiérarchique parfaite. Un signal de beauté qui vibre dans le cœur d’un homme et qui le transforme de l’intérieur par le filtre d’une série de correspondances hiérarchiques, coopérant du haut vers le bas, comme un système de relais radio. C’est une progression qui doit être respectée, aussi bien pour la descente du signal qu’au contraire, pour la montée, ou si vous préférez, le mouvement invocatoire.

Ce concept nous amène à réaliser que l’énergie est transmise d’après deux méthodes simultanées : par des vagues et par des quanta. L’étude de l’harmonique et de ses bases passe par ce dualisme, qui doit être résolu de façon synthétique. Chaque point est en contact avec tous les points de l’Infini – ce qui signifie une continuité. Et en même temps, l’Espace est coordonné de manière hiérarchique, ce qui présuppose des degrés, des bonds et des discontinuités.

Accepter seulement l’un ou l’autre de ces deux aspects limiterait non seulement le champ de connaissance, mais dégraderait la vérité que nous connaissons, et endommagerait sa représentation. Il nous reste à passer à travers les deux, c’est-à-dire à les synthétiser en une compréhension plus vaste et, de fait, inexprimable en mots.2


Note : Nous célébrons aujourd’hui par ces réflexions la conjonction Neptune (R.6) -Vénus R.5)

1 Extraits de l’article TPS « L’Espace Sonore »

2 Extraits du document « Le Son Créateur » p. 18

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