Manifestation de l’Idéal

« La pensée de l’homme et l’idée de l’âme ont trouvé un point de rapport entre eux et le germe d’une forme-pensée est né. Cette forme-pensée, achevée, comportera autant du grand Plan auquel œuvre la Hiérarchie, que l’homme peut en visualiser, saisir, incarner sur le plan mental. C’est ce que l’aspirant, lors de ses premiers pas, puis sur le Sentier du disciple, comprend par le mot « Service« . Il comprend, d’abord vaguement, l’idée de l’unité de la Vie et sa manifestation, c’est-à-dire la Fraternité existant entre toutes les formes de la Vie divine. Cet idéal subjectif conduit peu à peu à comprendre la manière dont ce rapport essentiel peut s’exprimer pratiquement. Il s’exprime dans les grands efforts humanitaires, dans les organisations destinées à soulager la souffrance des hommes et des animaux et dans les tentatives d’améliorer les relations entre religions, nations et groupes. Un nombre considérable d’êtres humains est maintenant en contact avec le plan hiérarchique ; on peut ainsi arriver à la conclusion que le cerveau collectif de l’espèce humaine – entité appelée le quatrième règne de la nature – est capable de vision sous une forme lumineuse sur le plan mental. [1]

« Tout d’abord l’idéalisme et la compréhension du plan prévu pour l’humanité sont en rapports étroits. L’idéalisme est semblable à la pensée qui précède la création. L’aptitude à la pensée abstraite et à la concentration sur un idéal n’est encore qu’en voie de développement, car elle implique l’utilisation de certains atomes, l’emploi de matière des sous-plans supérieurs et la capacité de synchroniser ses propres vibrations avec celle des Grands Êtres. Les vrais idéalistes sont rares, mais leur nombre va croissant. Une petite minorité se laisse guider par le mental tandis que la masse est encore dominée entièrement par les émotions. Le temps arrive où le corps intuitif (corps bouddhique) sera organisé et capable d’utiliser le mental supérieur comme moyen d’expression. Le mental concret ou inférieur ne servira plus alors que comme organe de transmission ou d’interprétation.  La pensée abstraite sera dépassée et nous aurons l’afflux de l’intuition qui prendra forme au moyen de la substance mentale. Nous aurons alors la compréhension de beaucoup de choses qui sont incompréhensibles à notre vision limitée au plan inférieur. Dans tous les grands mouvements, une pensée ou un agrégat de pensées sont projetés dans le mental des soi-disant idéalistes par la Grande Fraternité Blanche. Un homme, ou un groupe, est choisi et cette pensée est confiée à son mental. Là, elle germe et s’incorpore à d’autres pensées pas aussi pures et sages, parce que colorées par les qualités du penseur. Les formes-pensées sont reprises à leur tour par des penseurs sur le plan du mental concret qui saisissent l’idée dans son ensemble, lui donnant une forme plus précise, plus facilement compréhensible au grand public. Elle atteint ainsi les niveaux inférieurs du plan mental et peut se développer davantage. Ceux qui sont focalisés sur le plan astral s’en saisissent alors, car elle leur plaît émotionnellement ; elle devient partie de l’opinion publique. L’idée est désormais prête à prendre forme sur le plan physique ; on a alors l’adaptation pratique d’un idéal aux besoins de la vie physique. L’idéal a été rabaissé ; il a perdu de sa beauté première, mais il est néanmoins mieux adapté à l’usage du public et peut être utilisé comme point de départ pour de plus hautes réalisations. Deuxièmement, pour la perception du plan et sa matérialisation, les hommes sont nécessaires. On a la vision d’immenses possibilités avec des indications de moyens par lesquels ces possibilités peuvent être concrétisées sur le plan physique. Les Grands Êtres ne vont pas au-delà. Les détails et les méthodes pour la matérialisation de l’idéal et le travail nécessaire sont laissés aux hommes. Au disciple qui est organisateur et transmetteur du plan échoit la tâche de s’occuper des détails et d’entreprendre l’action nécessaire. A ce point, il est sage pour lui de se souvenir que lui et ses petits plans sont soumis à la même loi qui régit les Grands Êtres dans leurs vastes entreprises et que les difficultés surgissent dans la manière de traiter les gens. »[2]

 Manifester l’Idéal : une constante contemplation.

« Le processus de méditation implique l’utilisation de la pensée et la construction mentale de la forme qui s’intègre dans celle des autres membres du groupe et qui est donc selon le Plan, au mieux des capacités de l’homme. Le moment arrive où celui-ci doit contempler avec constance ce qu’il a créé et, avec la même constance, lui insuffler la vie nécessaire pour accomplir sa fonction. L’homme cesse de raisonner, de penser, de formuler et de construire avec la matière mentale. Il donne simplement vie et énergie à la forme et l’envoie accomplir sa volonté. Plus il peut contempler avec constance et fermement, plus sa forme-pensée servira son intention ; et plus efficacement il exprimera l’idéal qu’il entend porter en manifestation. Dans ce travail est le secret de toute collaboration réussie avec le Plan. » [3]

***

  1. Quelle est la méthode par laquelle les idées se développent, à partir du moment où elles font impression sur le mental d’un être intuitif ? Généralisant, elles passent par les stades suivants, ainsi qu’il vous l’a été dit souvent :
  • L’idée basée sur la perception intuitive.
  • L’idéal basé sur une formulation et une distribution mentales.
  • L’idole basée sur la tendance de la manifestation physique à concrétiser.

On pourrait dire qu’une illusion mentale est une idée incarnée dans une forme idéale qui exclut toute autre forme d’idéal. Elle exclut donc la possibilité de prendre contact avec des idées. L’homme est lié au monde des idéaux et de l’idéalisme et ne peut s’en libérer.

Cette illusion mentale lie, limite et emprisonne l’homme. Une idée bonne en soi peut donc devenir très facilement une illusion et se transformer, dans la vie de l’homme qui l’enregistre, en un désastreux facteur de conditionnement. […]

[…] toutes les idées s’écoulent dans la conscience planétaire par le canal des sept rayons. Ainsi, la Hiérarchie est largement ouverte aux sept principaux groupes d’idées qui constituent l’IDEE de Dieu pour chaque période spécifique de temps exprimée de sept principales manières, toutes également justes et toutes répondant aux septuples besoins de l’humanité. Chacune de ces sept formulations de l’idée de Dieu doit apporter sa contribution spéciale ; chacune d’elles est une idée véritable qui a son rôle à jouer dans le service humain ou planétaire ; et chacune d’elles est si intimement liée aux six autres expressions de la même Idée divine qui s’expriment en idéaux sur le plan mental, qu’il n’est pas possible de les limiter à une seule idée, avec ses ramifications, comme cela se pratique chez les hommes. Il y a, pour le moins, une certaine sensibilité à sept groupes d’idées et aux idéaux qui en résultent ; et s’il n’y avait que cela, la Hiérarchie est assez souple et fluide pour les saisir. Mais il y a beaucoup plus, car, pour les membres de la Hiérarchie, l’idée et ses effets sont seulement interprétés comme des formes-pensées humaines et sous l’angle de l’idéalisme humain, mais ils doivent aussi être contactés et étudiés dans leur rapport avec le Mental de Dieu et avec les règnes planétaires. Ces idées émanent du plan bouddhique, lequel est rarement ouvert à la conscience du disciple moyen et n’est certainement pas à la portée de l’idéaliste moyen. Je vous rappelle ici que peu d’idéalistes sont en contact avec l’idée qui a donné naissance à l’idéalisme ; ils sont en contact avec l’interprétation humaine de l’idée, idée qui est formulée par un disciple ou une personne intuitive, ce qui est tout différent. [4]

Vous verrez donc clairement que les niveaux concrets ou inférieurs du plan mental ont acquis, ou accumulé, au cours des âges, un grand nombre d’idées qui ont été présentées comme des idéaux, revêtues de matière mentale, alimentées par la vitalité de ceux qui ont reconnu la part de la vérité de l’idée qu’ils étaient capables d’exprimer, et qui ont également donné à ces idéaux une force correspondant à leur propre faculté de construire des formes-pensées, et l’attention qui implique nécessairement la vitalisation de l’idéal limité et formulé, car, comme vous le savez, l’énergie suit la pensée.

Un idéal correctement saisi et utilisé constitue une aide temporaire permettant d’atteindre la réalité imminente qui est le but que l’homme  ou l’humanité veut atteindre à une époque donnée. L’idée qui se présente aujourd’hui à l’humanité est de rétablir (sur une volute supérieure de la spirale) le rapport spirituel qui caractérisait la race humaine dans son enfance, dans son état primitif.

Aujourd’hui, sous le nom de Fraternité, la même idée cherche une forme mentale et le rétablissement d’un rapport spirituel renouvelé (l’idée) par la préparation des hommes aux justes relations humaines (l’idéal). Tel est le but immédiat que poursuit l’humanité.

Un idéal est l’expression temporaire d’une idée fondamentale ; il n’est pas destiné à être permanent, mais simplement à servir un besoin donné et à indiquer comment sortir du passé et entrer dans un avenir plus adéquat.

Tous les idéaux actuels qui s’expriment à travers les idéologies courantes serviront leurs propres fins et finalement disparaîtront, comme d’autres ont disparu au cours de l’histoire humaine et ils feront place finalement à un rapport spirituel conscient, à une confraternité subjective, à une fraternité nettement manifestée. A leur tour, ceux-ci produiront, lorsqu’ils seront suffisamment développés et compris, une forme de domination et de direction, un type de gouvernement que les penseurs avancés de notre époque ne pourraient comprendre.

Lorsque le mental d’un individu, d’une race ou de l’humanité en général est dominé par certains idéaux, certains concepts mentaux et certaines formes-pensées formulées, à l’exclusion de tout autre perspective ou vision, et même de toute réalité, ils constituent une illusion. Ils empêchent le libre jeu de l’intuition et de son réel pouvoir de révéler l’avenir immédiat ; ils excluent souvent de leur expression le principe fondamental du système solaire, l’Amour, en imposant un principe secondaire et temporaire ; ils peuvent ainsi constituer un « redoutable et noir nuage de pluie » qui cache à la vue le « nuage de pluie des choses connaissables » (auquel se réfère Patanjali dans son dernier livre), nuage de sagesse qui plane sur le plan mental inférieur et qui peut être saisi et utilisé par les étudiants et les aspirants par le libre jeu de l’intuition. [5]


Note : Aujourd’hui Uranus (R. 7) se retrouve en conjonction avec Vénus (R.5)

[1] [Traité sur la Magie Blanche -p.93-94]

[2] [Traité sur la Magie Blanche p.131 /132]

[3] [Traité sur La Magie Blanche p. 164]

[4] Du  livre d’Alice Bailey « Le Mirage : Problème mondiale p.124/130/131 »

[5] Mirage, le Problème Mondial 133-5

 

 

 

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