«Je suis le Guerrier et je sors triomphant de la bataille »
Les notes clés du Scorpion sont le test, l’épreuve et le Triomphe. Dans ce Signe « deux facteurs des plus occultes émergent du passé et commencent à forcer l’attention du disciple. L’un d’eux est la mémoire et l’autre est, comme conséquence de celle-ci, le Gardien du Seuil. La mémoire, dans le sens où le mot est employé ici, n’est pas seulement ou simplement la faculté du mental, comme on le suppose souvent, mais une puissance créatrice. C’est un aspect de la pensé et – conjuguée avec l’imagination – un agent créateur parce que les pensées sont des choses […] Des anciens réceptacles de la mémoire, d’un passé profondément enraciné qui est rappelé avec précision, du subconscient racial et individuel ou de réservoirs de pensées et de désirs fondés et établis, hérités ou inhérents, il émerge, des vies passées individuelles et de l’expérience, ce qui représente la somme de toutes les tendances instinctives, de tous les mirages hérités, et de toutes les phases de fausses attitudes mentales. A tout cela, en tant qu’un tout fusionné, nous donnons le nom de Gardien du Seuil.
Ce gardien est la somme de toutes les caractéristiques de la personnalité qui sont restées inconquises et insoumises et qui doivent être finalement surmontées avant que l’initiation puisse être passée. Chaque vie est le témoin d’un certain progrès, de certains défauts de la personnalité redressés et d’un réel pas en avant. Mais le résidu non conquis et les tendances anciennes restent nombreuses et très puissantes. Lorsque le contact avec l’âme est correctement établi, il en résulte une vie au cours de laquelle la personnalité puissante et très développée devient en elle-même, le Gardien du Seuil. Alors l’Ange de la Présence et le Gardien se retrouve face à face et une solution doit intervenir. Finalement la lumière du soi personnel s’évanouit et disparait dans le rayonnement de gloire qui émane de l’Ange. […] Ceci n’est possible que lorsque la personnalité entre sincèrement en rapport avec l’Ange, se reconnait elle-même comme le Gardien et – en tant disciple commence à livrer bataille entre les paires d’opposés ; elle entre dans la sphère des épreuves du Scorpion. Ces tests et ces épreuves sont toujours volontaires ; le disciple se place lui-même dans le milieu positif et prédéterminé dans lequel les épreuves et la discipline qu’elles impliquent seront inévitables et devront être acceptées. [Astrologie Esotérique (Alice Bailey) p.206/207]
« Que nous efforçons-nous de faire ? Nous foulons le Chemin de la Libération, et sur ce chemin, tout tombe de nos mains ; tout nous est enlevé, et le détachement du monde de la vie phénoménale et de l’individualité nous est inévitablement imposé. Nous foulons le Chemin de la Solitude, et en fin de compte nous devons apprendre que nous ne sommes essentiellement ni des égos ni des non-égos. Une discrimination et un détachement complets doivent finalement nous conduire à une condition de solitude si complète que l’horreur des vastes ténèbres s’abattra sur nous. Mais lorsque se lèvera le voile de ténèbres et qu’à nouveau se déversera la lumière, le disciple verra que tout ce qui a été saisi et soigneusement conservé, puis perdu et retiré, a été rendu, mais avec la différence que rien ne maintient plus la vie emprisonnée par le désir. Nous foulons le Chemin qui conduit au sommet de la Montagne de l’Isolement, et nous le trouvons plein de terreurs. Au sommet de la montagne, il nous faut livrer la bataille finale avec le Gardien du Seuil, pour découvrir seulement que cela aussi est une illusion.
Ce point élevé d’isolement et la bataille elle-même ne sont que des illusions et des produits de l’irréel ; ils constituent le dernier retranchement de l’ancien mirage, et de la grande hérésie de la séparation. Alors nous, les Etres Bienheureux, nous nous trouvons finalement immergés en tout ce qui est, en amour et en compréhension. L’isolement, stade nécessaire, est lui-même une illusion.
Nous foulons le Chemin de Purification, et pas après pas, tout ce que nous aimons est enlevé, la convoitise de la vie de la forme, le désir de l’amour, et le grand mirage de la haine. Tout cela disparaît, et nous demeurons purifiés et vides. La détresse provoquée par le vide en est le résultat immédiat ; elle nous étreint, et nous sentons que le prix de la sainteté est trop élevé. Mais, demeurant sur le Chemin, l’être tout entier est soudain inondé de lumière et d’amour, et le vide est perçu comme constituant, ce à travers quoi la lumière et l’amour peuvent couler vers un monde qui en a besoin. L’Etre purifié peut alors résider en cette place où demeurent les Seigneurs Bénis, et de là il part pour « illuminer le monde des hommes et des déités ». [Traité sur les Sept Rayons vol II p. 34/35]
De siècle en siècle
Année après année
Vie après vie
J’ai construit un Mirage,
Un monde irréel, de souffrance, parfois de beauté, mais d’illusion.
J’ai créé un être immense, tout aussi irréel.
Toi, qui semble garder le Seuil sacrée du Royaume des Cieux,
Je t’ai donné vie,
Une vie semblable au mirage dans le désert.
Moi, le pèlerin, les qualités, les défauts,
Et surtout l’identification à l’égo,
De l’inachevé au cristallisé,
Je dois tout quitter.
Je suis toi, tu es moi,
Et dans le feu de l’Amour,
Tu dois devenir cendre.
Afin que l’autre Moi,
L’Ange de la Présence
Franchisse le Seuil,
De la Céleste Demeure.
(M.D)