La Parole juste

Aujourd’hui, comme cela se produit tous les trois mois environ, Mercure (R4) et Neptune (R6) entrent en conjonction, et nous invitent à méditer et réfléchir sur l’art lumineux de la parole.

Réaffirmons aujourd’hui l’importance du concept de la juste utilisation du mot, ou parole en tant que véhicule de la pensée droite. Dans un texte de l’Enseignement de Sagesse, il est écrit :

« L’un des plus grands instruments favorables à un développement effectif se trouve entre les mains de tous, petits et grands, et cet instrument est la parole. Celui qui surveille ses paroles et qui ne parle que dans un but altruiste, en vue de transmettre l’énergie d’Amour par le moyen de la langue, saura rapidement triompher des premières difficultés qui se présentent à ceux qui se préparent à l’initiation. La parole est la manifestation la plus occulte qui soit ; elle est le moyen de créer et le véhicule de la force. Dans l’abstention de la parole se trouve, ésotériquement parlant, la conservation de la force ; dans l’utilisation des mots, judicieusement choisis et prononcés, se trouve la distribution de la force d’amour du système solaire, cette force qui préserve, fortifie et stimule. […]

Le disciple doit apprendre à garder le silence devant ce qui est mal. Il doit apprendre à garder le silence devant les souffrances du monde, ne perdant pas de temps en vaines plaintes et démonstrations de chagrin, mais soulevant le fardeau du monde, travaillant sans gaspiller son énergie en paroles. Cependant, en même temps, il doit parler lorsqu’un encouragement est nécessaire, se servant de la parole à des fins constructives ; exprimant la force d’amour du monde qui peut couler à travers lui, là où elle peut le mieux servir à alléger un fardeau, se souvenant que, à mesure des progrès de la race, l’amour entre les sexes et son expression seront transposés sur un plan supérieur. Ensuite, au moyen du mot prononcé, et non au moyen de son expression sur le plan physique comme maintenant, viendra la réalisation de ce véritable amour qui unit ceux qui sont dans le service et dans l’aspiration. Alors l’amour entre les membres de la famille humaine se manifestera sous la forme d’une juste utilisation de la parole dans le but de créer sur tous les plans ; et l’énergie qui pour la majorité trouve maintenant son expression dans les centres inférieurs ou centres de génération, sera transférée au centre de la gorge. Ceci est encore un idéal bien lointain, mais dès maintenant, certains peuvent imaginer cet idéal et chercher à lui donner forme, même inadéquatement, par l’union dans le service, la coopération aimante et l’unité dans l’aspiration, la pensée et l’effort. » [1]

*

Le questionnement d’aujourd’hui nous conduit à chercher l’origine étymologique de certains mots/termes qui désignent l’expression verbale de différentes façons, et nous offre ainsi quelques pistes de réflexion.

Dans le passé, nous avons déjà eu l’occasion de considérer le sens profond du mot « mot« , qui dérive de « parabole » et conserve, dans son étymologie, l’idée de foudre. Nous ajoutons ici que son utilisation historique remonte à un héritage évangélique, car les paraboles de Jésus étaient considérées comme étant les « mots » par excellence. [2]

Nous avons maintenant l’intention d’examiner le terme « dire« , qui contient un noyau tout aussi suggestif. Selon le linguiste Rendich, l’étymologie est la racine indo-européenne * DIS-, composée de trois éléments sonores : [ś], qui exprime l’idée de « connecter », [i], qui indique le « mouvement continu », et enfin [d], qui désigne la « lumière » et l’ensemble signifie donc « se relier au mouvement de la lumière », « indiquer », « montrer ». Nous retrouvons cette même racine sanscrite diś avec le grec deiknymi, qui signifient tous les deux « indiquer », « montrer », et le latin dicere, « montrer avec la parole », « dire ».

Parler, du latin médiéval parabole, et dire sont donc reliés, respectivement, à l’idée de foudre et de lumière : en réfléchissant à cette essence lumineuse, nous nous sentons plus responsables de l’expression de l’énergie verbale et de l’engagement de la parole juste : les concepts  exposés au début cet article prennent ainsi un poids plus réel.

L’assimilation entre lumière et dire/parler nous rappelle une myriade de concepts similaires et puissants, dont nous ne mentionnons ici que quelques-uns, qui nous interpellent profondément, étant reliés au Troisième Rayon créateur, la spécularité (effet miroir) de la Lumière/son ; le centre de la gorge, au niveau individuel et mondial, indique le rôle de l’Humanité par rapport à la Hiérarchie  et au Centre de Gouvernement planétaire…

Il est presque étonnant de constater que même  les termes duco, « montrer la voie à suivre », « guider », discipulus et discipline, ont la même étymologie diś du verbe « dire », pour exprimer rayonnement et puissance directrice. [3]

En cette année cruciale du cinquième Septénaire du Plan, pour lequel nous travaillons en groupe ordonné selon le canon septénaire universel, il est essentiel que nous nourrissions la conscience d’engagement pour apprendre, en tant que quatrième règne de la nature et Disciple mondial, l’art de la Mantrika shakti ou du langage, qui désigne l’Humanité, quatrième Hiérarchie créative. La connexion de « dire » avec la Lumière, de manière simple et immédiate, nous amène à nous orienter vers le Ciel et à suivre les rythmes de son Peuple lumineux, les étoiles et les planètes : l’Humanité, tout en s’exprimant dans des milliers de langues, a la faculté de s’unir en témoignant de la langue céleste, de manière proportionnée, juste et cadencée, en nouant le dialogue avec les Frères aînés.

Nous savons, que mantra est un terme sanskrit qui signifie « instrument » [tra] de la « pensée » [man], et que ce dernier terme désigne également l’être humain, comme entémoignent encore la langue allemande et anglaise. Nous pouvons faire un autre pas dans cette réflexion, car le son [m] exprime l’idée de « rapport » et de mesure, et le son [an] indique le « souffle » du principe vital » [4], étant le même, par exemple, « ad es. », de « âme » : l’homme est littéralement le « souffle de la relation« , ce qui signifie qu’il ouvre la relation avec l’infini – en exaltant le rôle de médiateur entre le Ciel et la Terre, en tant que constructeur novateur d’un Ordre Planétaire.

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Ensemble, pratiquons l’innocuité de parole,

et « attestons le Plan d’Amour et de Lumière sur la Terre »

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[1] A.A. BAILEY, Initiation humaine et solaire, [1@75]

[2] Traduction de “Dizionario Etimologico comparato delle lingue classiche indoeuropee. Indoeuropeo- Sanscrito-Greco-Latino”, Palombi Editori, 2010, pp. 466-467

[3] Op. cit. pp. 266-267

[4] Op. cit. pp. 289-291

 

 

 

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