Gémeaux – Le troisième travail d’Hercule

Nous publions un extrait du troisième travail d’Hercule tiré du texte de A.A. Bailey « Les Travaux d’Hercule » par les soins du groupe Urusvati France www.institut-urusvati.org .

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Celui qui préside dans la Chambre du Conseil du Seigneur avait surveillé les travaux du fils de l’homme qui est fils de Dieu. Lui et l’Instructeur virent la troisième grande Porte s’ouvrir devant le fils de l’homme et révéler une nouvelle occasion de fouler le Chemin. Ils remarquèrent la manière dont le travailleur se levait et se préparait à entreprendre son travail. « Que le mot de protection de l’arbre sacré soit émis. Qu’Hercule développe le pouvoir de chercher sans découragement, sans déception et sans trop de hâte. Que la persévérance soit évoquée. Il a bien agi jusqu’ici ». Ainsi, le mot fut émis.

En un lointain pays croissait l’arbre sacré, l’arbre de la sagesse portant les pommes d’or des Hespérides. La renommée de ces fruits délicieux s’était étendue jusqu’au loin et tous les fils des hommes, qui savaient être aussi des fils de Dieu, les désiraient. Hercule connaissait l’existence de ces fruits et, quand fut émis l’ordre de les chercher, il alla trouver l’Instructeur et lui demanda de lui indiquer le chemin qui conduisait à l’arbre sacré afin de cueillir les pommes. « Indique-moi le chemin, ô Instructeur de mon âme. Je cherche les pommes et j’en ai besoin pour mon usage personnel. Montre-moi le chemin le plus rapide et je partirai! »

« Pas ainsi, mon fils; la route est longue. Je te confierai seulement deux choses et ce sera ensuite à toi de prouver la vérité de ce que je te dis. Rappelle-toi que l’arbre sacré est bien gardé. Trois belles jeunes filles l’entourent de soins et protègent ses fruits. Un dragon à cent têtes veille sur elles et sur l’arbre. Méfie-toi d’une force trop grande pour toi et de ruses trop subtiles pour ta compréhension. Sois vigilant. Je désire aussi te dire que ta recherche t’amènera à faire face à cinq grands tests sur le Chemin. Chacun d’eux t’offrira matière à augmenter sagesse, compréhension, habileté et opportunité. Sois vigilant. Je crains, mon fils, que tu n’arrives pas à reconnaître ces points sur le Chemin; mais seul le temps le démontrera. Que Dieu t’aide dans ta recherche ! »

Avec confiance, car il ne prétendait ni au succès ni à l’échec, Hercule avança sur le Chemin, sûr de lui, de sa sagesse et de sa force. Il passa par la troisième Porte et se dirigea vers le nord. Il traversa le pays d’un bout à l’autre, cherchant l’arbre sacré, mais il ne le trouva pas. Il questionnait tous ceux qu’il rencontrait, mais personne ne pouvait le mettre sur la voie, car nul ne connaissait l’endroit. Le temps passait, il cherchait toujours, errant, retournant souvent sur ses pas vers la troisième Porte. Triste et découragé, il cherchait pourtant de tous les côtés.

L’Instructeur qui l’observait de loin envoya Nérée voir s’il pouvait aider. Il y alla à maintes reprises, mais Hercule ne répondit pas ni ne vit en lui un messager. Bien qu’il fût habile en paroles et bien qu’il eût la profonde sagesse d’un fils de Dieu, Nérée échoua, car Hercule était aveugle. Il ne reconnut pas l’aide subtilement proposée. Finalement Nérée retourna tristement vers l’Instructeur et parla de son échec. « Le premier des cinq tests mineurs est passé », dit l’Instructeur, « et l’échec marque ce stade. Qu’Hercule continue. »

ercole e il serpenteNe trouvant pas l’arbre sacré en direction du nord, Hercule se tourna vers le sud et continua sa recherche dans le lieu des ténèbres. Il rêva tout d’abord d’un rapide succès, mais Antée, le serpent, le rencontra sur ce chemin, lutta contre lui et triompha sur tous les points. « Il protège l’arbre », se dit Hercule, « donc, près de lui doit se trouver l’arbre. Il faut que je déjoue sa surveillance, que je l’abatte et que je cueille les fruits. « Il lutta avec toute sa force, mais ne fut pas vainqueur. « Où est ma faute?, s’interrogea Hercule. Pourquoi Antée peut-il me vaincre? Enfant, j’ai tué un serpent dans mon berceau et je l’ai étranglé de mes propres mains. Pourquoi échoué-je maintenant? » Luttant de nouveau de toutes ses forces, il saisit le serpent à deux mains, le souleva bien haut en l’air. Ce fut chose faite: Antée était vaincu. « Je reviendrai sous un autre aspect, à la huitième Porte », dit-il. « Prépare-toi à une nouvelle lutte. »

Observant de loin, l’Instructeur vit l’exploit et en rendit compte à Celui qui siège dans la Chambre du Seigneur : « Le deuxième test est passé. Le danger est surmonté. Le succès marque son chemin à ce point ». « Qu’il aille de l’avant! » dit Celui qui préside. Heureux et confiant, Hercule reprit sa recherche, sûr de lui et avec un courage renouvelé. Il se dirigea alors vers l’ouest, mais il alla au-devant du désastre. Il entra, sans y penser, dans la troisième grande épreuve et l’échec retarda ses pas pour longtemps. Car là, il rencontra Busiris, le grand trompeur, fils des eaux et proche parent de Poséidon, dont le travail consiste à apporter l’illusion aux fils des hommes par des paroles d’apparente sagesse. Il prétendait connaître la vérité et ces fils en étaient immédiatement persuadés. Il disait : « Je suis l’instructeur. La connaissance de la vérité m’est donnée. Ecoute-moi; accepte de moi la manière de vivre. Moi, je sais et personne d’autre. Ma vérité est la juste, toute autre est trompeuse et fausse. Ecoute mes paroles, reste avec moi et tu seras sauvé. » Hercule obéit, mais chaque jour il devenait plus faible sur le chemin (troisième épreuve) ne cherchant plus l’arbre sacré. Sa force était sapée. Il aimait, adorait Busiris et acceptait tout ce qu’il disait. De jour en jour, il devint plus faible ; son Instructeur aimé l’attacha alors sur un autel et le garda lié une année entière.

Soudainement un jour, alors qu’Hercule luttait pour se libérer et commençait à voir Busiris pour ce qu’il était, les paroles prononcées par Nérée, il y avait bien longtemps, lui revinrent à la mémoire : « La Vérité réside à l’intérieur de toi-même. Il existe en toi un pouvoir, une force et une sagesse supérieurs. Tourne-toi vers l’intérieur et, là, évoque une force et un pouvoir qui sont l’héritage de tous les fils des hommes, Fils de Dieu ». Il était couché sur l’autel, prisonnier, attaché aux quatre coins depuis une année. Alors avec la force qui est celle de tous les Fils de Dieu, il brisa ses liens, s’empara du faux instructeur – qui lui avait paru si sage – et le lia à sa place sur l’autel. Il ne dit pas un mot, mais le laissa là pour qu’il apprenne.

ercole e prometeoL’Instructeur qui surveillait de loin nota le moment de la libération; se tournant vers Nérée il dit: « Le troisième grand test est passé. Vous lui avez enseigné comment l’affronter et, au moment opportun, il s’en est servi. Qu’il poursuive sur le Chemin et apprenne le secret du succès ». Moins sûr de lui et pourtant soulagé, Hercule reprit sa recherche. L’année qu’il avait passée étendu sur l’autel lui avait beaucoup appris; aussi il se mit en chemin avec une plus grande sagesse. Soudain il s’arrêta, la surprise le figeant sur place. Un cri de profonde détresse frappa ses oreilles. Quelques vautours tournant autour d’un rocher attirèrent son attention. Le cri se fit de nouveau entendre. Devait-il poursuivre son chemin ou chercher celui qui semblait dans le besoin, retardant ainsi son avance sur le chemin. Il réfléchit à ce problème du retard; il avait déjà perdu une année et il sentait la nécessité de se hâter. Un autre cri retentit, aussi Hercule se dirigea rapidement au secours de son frère. Il trouva Prométhée enchaîné sur un rocher, dans de terribles souffrances causées par des vautours qui lui arrachaient le foie et, ce faisant, le tuaient lentement. Hercule brisa la chaîne qui liait Prométhée et, chassant les vautours vers leur lointain repaire, il le soigna jusqu’à la guérison de ses blessures. Puis, ayant perdu beaucoup de temps, Hercule se remit en route.

L’Instructeur qui veillait au loin adressa à son élève des paroles très claires, les premières depuis le début de sa recherche : « La quatrième étape du chemin qui conduit à l’arbre sacré est passée. Il n’y a pas eu de retard. Sur le Sentier choisi, la règle qui hâte le succès est: apprends à servir ! Celui qui préside dans la Chambre du Conseil du Seigneur remarqua: « Il a bien agi. Continuez les tests ». La recherche continua. Du nord au sud et de l’est à l’ouest l’arbre sacré fut cherché sans succès. Pourtant, un jour qu’il était rongé par l’inquiétude et fatigué de ses voyages, Hercule entendit dire par un pèlerin qui passait sur le chemin qu’on pouvait trouver l’arbre près d’une montagne lointaine.

Ce fut la première véritable information. Il dirigea donc ses pas vers les hautes montagnes de l’est et, par une splendide journée ensoleillée, il vit l’objet de sa recherche et hâta le pas. « Maintenant je toucherai l’arbre sacré », s’écria-t-il dans sa joie; « je vaincrai le dragon qui le garde; je verrai les belles jeunes filles et je cueillerai les pommes ». Mais il fut de nouveau arrêté par une sensation de profonde angoisse.

ercole e atlanteAtlas se trouvait devant lui, chancelant sous le fardeau du monde qu’il portait sur ses épaules; son visage était marqué par la souffrance, ses membres fléchissaient par la fatigue, ses yeux se fermaient par la douleur. Il ne demandait pas d’aide mais se tenait courbé par le poids du monde. Hercule, tremblant, le regarda et jaugea la mesure de sa charge et de sa détresse. Il oublia sa recherche. L’arbre sacré et les pommes d’or s’effacèrent de sa pensée. Il n’avait plus à coeur que d’aider le géant aussi vite que possible. Il se précipita en avant et s’empressa de déplacer le fardeau, le soulevant des épaules de son frère et le mettant sur les siennes, se chargeant ainsi lui-même du poids du monde. Il ferma les yeux, se tendant dans l’effort et voilà que le fardeau glissa. Il était libre et Atlas de même.

Devant lui se tenait le géant qui avait dans ses mains les pommes d’or et qui les lui offrait avec amour. La recherche était finie. Les trois soeurs tenaient encore d’autres pommes d’or et elles les mirent aussi dans ses mains. Aglaé, la belle jeune fille, gloire du soleil couchant, dit à Hercule lui mettant une pomme dans la main: « Le Chemin qui conduit à nous est toujours caractérisé par le service. Les actes d’amour sont les poteaux indicateurs du Chemin. » Alors Erythéia, qui garde la porte que tous doivent franchir avant de se tenir devant l’unique grand Président, lui donna une pomme sur laquelle, gravé dans la lumière, était écrit le mot d’or: Service. « Souviens-toi de cela », dit-elle, « ne l’oublie pas ». Puis vint Hespéris, merveille de l’étoile du soir, qui lui dit avec clarté et amour : « Va de l’avant et sers; foule maintenant et à jamais le Sentier de tous les serviteurs du monde ». « Alors, je vous rends les pommes pour ceux qui viendront après moi », dit Hercule et il s’en retourna d’où il était venu.

Il se présenta ensuite devant l’Instructeur et lui rendit compte de son travail.L’Instructeur lui adressa un mot d’encouragement et, lui montrant la quatrième Porte, lui dit : « Passe par cette Porte. Capture la biche et retourne, une fois encore, au Lieu Saint. »

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