Le Souffle Purifié et la Transformation du Carbone – Partie 2

Actuellement, la respiration humaine n’a pas du tout un effet bénin sur l’environnement, retirant l’oxygène de l’atmosphère et lui rendant un carbone acide et toxique. La conscience matérialiste et les désirs séparateurs de l’être humain se manifestent dans la chaleur de l’expiration ; heureusement, ils sont rachetés par la pureté psychique du règne végétal, qui se manifeste par le pouvoir de la photosynthèse.[1]

En plus de la pollution générée par notre respiration, les émissions de carbone produites par les entreprises humaines révèlent la toxicité existante dans la conscience collective. L’humanité travaille maintenant à une réduction significative des émissions de carbone, ce qui symbolise un mouvement vers le contrôle de la nature de désir. Pour l’ésotériste, la respiration elle-même doit être rachetée, car sa composition reflète la condition de la nature psychique.

Durant la respiration, l’Homme, inconsciemment, inspire les constituants psychiques de l’atmosphère environnante et expire en retour sa condition psychique intérieure. Au point où le mouvement de l’inspiration va devenir l’expiration, se produit une réaction alchimique entre les environnements extérieur et intérieur et la combinaison qui en résulte imprègne le souffle exhalé. Ceux qui comprennent ce cycle travaillent de façon rythmique et réfléchie avec le processus de la respiration. Le secret ne peut cependant pas être découvert grâce à des exercices spécifiques, qui pourraient apporter trop d’oxygène et par conséquent trop stimuler les centres de force inférieurs ; il est plutôt révélé par le processus bien plus difficile d’oubli de soi, d’innocuité et de parole juste. Ces qualités ouvrent à une compréhension intuitive de la Loi des Cycles qui, automatiquement, impose rythme et harmonie à l’expression de la vie, y compris au cycle de la respiration.

De façon intéressante, dans les années 50, le docteur ukrainien, Konstantin Buteyko, affirmait que de nombreux états médicaux chroniques de notre époque, de l’asthme au lupus et à la maladie de Crohn, sont le résultat d’un trop plein d’oxygène durant le processus de respiration. Ceci conduit à une déficience de dioxyde de carbone dans le corps, dont la science sait depuis longtemps qu’il joue un rôle important dans la libération de l’oxygène des cellules sanguines et des tissus. Pour s’atteler à ce problème avec des résultats prometteurs, la technique de respiration de Buteyko allonge l’interlude inférieur du cycle de la respiration. [2]

Les ésotéristes qui ont atteint le niveau nécessaire de détachement émotionnel peuvent se tenir dans l’interlude inférieur du cycle de la respiration – la pause après l’expir – un temps incroyablement long. La raison en est que la quantité d’oxygène utilisée par le corps est proportionnelle à la puissance de la nature de désir et plus le praticien est spirituel, plus longtemps il peut vivre avec son propre air. Le travailleur magicien aspire à devenir aussi dénué de passion et psychiquement pur que le règne végétal et, comme une plante, il commence à transformer le carbone dans le laboratoire intérieur de son propre corps, c’est pourquoi le carbone est une partie constitutive de la pierre philosophale. Lorsque se développe la pratique du détachement émotionnel, une force alchimique purifiée, littéralement imprégnée d’amour, est expirée et fait avancer le travail magique.

« Les étudiants en occultisme qui ont fait preuve d’assiduité au travail et d’équilibre mental, qui (pour utiliser l’ancienne formule des écoles de méditation) ont observé les cinq commandements et les cinq règles, peuvent commencer à utiliser les intermèdes entre les deux aspects de la respiration physique pour produire une intense activité et à utiliser le pouvoir de la volonté pour produire des effets magiques. La conscience qui a participé au travail de contemplation et concentrée dans le cerveau, peut maintenant s’attaquer au travail qui consiste à matérialiser le plan sur le niveau physique par l’énergie concentrée de la volonté, utilisée en silence par l’homme conscient. Il y a donc deux intermèdes dans la respiration, l’un après l’inspiration et l’autre après l’expiration. Plus le disciple est expérimenté, plus l’intermède est long, et plus grande la possibilité d’un travail magique puissant et celle de prononcer, de manière juste, les mots de pouvoir qui conduiront le plan divin à la manifestation. »[3]

Littéralement et symboliquement, le souffle attise le feu spirituel de la magie blanche sur le plan physique. Il est une part intégrante de la grande science des initiés qui pourrait être appelée : dynamique ésotérique – la psychologie du mouvement enflammé. Par l’inspiration, l’initié intègre l’environnement psychique extérieur et l’élève vers l’Ego Spirituel, tandis que par l’expiration, l’énergie en provenance de ce niveau d’être est déversée dans le monde en tant que volonté-d’aimer. Le feu de Kundalini est engagé dans ce processus de transmutation : la force du chakra de base s’élève et fusionne avec celle du centre de la tête pour produire ce que le Tibétain appelle « le feu électrique individuel » ; ils circulent ensemble dans les ventricules du cerveau – le lieu du travail magique. C’est là que le magicien blanc combine les feux de l’esprit et de la matière pour bâtir des formes-pensées d’amour, qui enflammeront le monde avec l’esprit de relation et les dirige vers des fins spécifiques grâce à la charge électrique de la nature de la volonté.

Le Tibétain laisse entendre que « Mercure et le centre à la base de l’épine dorsale chez l’être humain sont étroitement associés : le mercure s’élevant dans un thermomètre est un symbole physique de ce phénomène. Mercure manifeste Kundalini dans l’activité intelligente, tandis que Mars manifeste Kundalini latent. La vérité demeure cachée dans leurs deux symboles astrologiques. Le secret peut être révélé dans la transmutation et dans la « géométrisation » planétaire. »

Ce processus de transmutation et la « géométrisation » planétaire à laquelle le Tibétain se réfère, constituent la science ésotérique qui sous-tend sa directive : Que la volonté d’aimer enflamme le monde entier avec l’esprit de relation. Travailler dans ce sens est un pas, si petit soit-il, vers la révélation du secret du travail plus occulte auquel le Tibétain fait allusion. Pour l’instant, l’aspirant aux mystères devrait se focaliser sur la compréhension du rôle que joue l’Amour dans la transmutation et la « géométrisation » planétaire et travailler avec, pratiquement, dans la méditation.

L’Amour est le grand Architecte à Spirale – le constructeur des relations électromagnétiques entre les deux formes basiques du mouvement dynamique dans l’univers – le propulseur du premier aspect de la Divinité – la Volonté – et du mouvement rotatif du troisième aspect – l’Intelligence Active. L’Amour est un aspect de la Divinité, qui élève en spirales et rassemble les deux autres aspects dans une juste relation l’un avec l’autre – filant et tissant les atomes rotatifs de substance en des formes par lesquelles l’essence de l’amour puisse être exprimée. A l’échelle humaine, lorsque la volonté d’aimer est évoquée et se déverse dans le corps humain, elle élève tout l’organisme jusqu’à un état de tension dynamique et impose le rythme de justes relations à toutes les parties du corps. L’être humain se trouve alors en position de travailler comme un architecte créatif « à spirale », dirigeant l’amour dans le monde pour élever et amener les relations subjectives à de nouvelles formes d’expression.

Le service de cette sorte est sagement accéléré plutôt que précipité dans le temps, lorsque, selon les mots de Djwal Khul, « le feu intérieur du plan mental et le feu latent des véhicules inférieurs fusionnent avec le feu sacré de la Triade, le travail est accompli et l’homme est devenu un adepte. » Il donne ensuite une vision du futur de la race humaine, expliquant que « l’évolution macrocosmique procède de la même manière que l’évolution microcosmique. Les feux internes du globe terrestre, dans le cœur de notre sphère terrestre, fusionneront avec le feu sacré du soleil à la fin du plus grand cycle, et le système solaire aura alors atteint son apothéose. Peu à peu, à mesure que les éons s’écouleront et que les cycles de moindre importance poursuivront leur course, le feu pénètrera les éthers et sera chaque jour plus reconnu et plus contrôlé jusqu’à ce que le feu cosmique et le feu terrestre soient finalement unis. (Les corps de toutes les formes matérielles s’adaptant eux-mêmes aux changements de conditions.)[4]

Les changements requis se produisent déjà chez les pionniers de la race, qui pratiquent le détachement émotionnel, et en conséquence, amorcent la transfiguration du véhicule humain par l’alchimie du carbone. Ce peut être un très long processus, mais c’est la direction de l’évolution humaine dans la mesure où les corps de manifestation sont concernés sur tous les plans. Comme il est dit dans les yoga sutras de Patanjali (Partie 1) : « La symétrie de la forme, la beauté de la couleur, la force et la dureté du diamant, constituent la perfection corporelle ». L’espèce humaine deviendra finalement hermaphrodite et, transcendant le processus de reproduction sexuelle, bâtira les corps d’expression par un acte de volonté – selon Steiner – des corps de carbone transfiguré, semblables à un doux diamant, le sang circulant à l’intérieur aussi pur et dénué de passion que la sève des plantes, comme le symbolise la rose-croix des Rosicruciens.

Dans le futur, l’humanité deviendra le règne de « l’âme-diamant », travaillant en tant qu’unité, à fusionner le feu spirituel et le feu ordinaire et à élever la Kundalini planétaire. Lorsque cela arrivera, toute la vie planétaire sera propulsée aux niveaux éthériques et à un état inimaginable pour nous à présent. Le pur et froid feu de l’amour qui émane de Vénus, dont l’évolution est en avant de la nôtre, indique le chemin. Également, l’atmosphère enflammée et sulfureuse qui enveloppe son corps physique, indique que l’esprit s’est libéré de la matière.

C’est une vision pour un lointain futur, mais le travail de ceux qui étudient la science ésotérique de la direction de l’énergie montre le chemin vers ce grandiose achèvement. Le pas en avant immédiat est la pratique de la « méditation raja » pour évoquer la volonté d’aimer. Ceci engage automatiquement le joyau central de feu électrique dans les centres qui se trouvent derrière les organes du corps humain. Prudemment et sûrement, ils amènent les conditions et l’atmosphère spirituelle dans lesquelles les initiés travaillent, où « tous les centres dans le corps…peuvent être intensifiés électriquement à volonté et utilisés simultanément, ou bien un seul à la fois, conformément à la demande et au besoin qui doivent être satisfaits. »[5]

La nature intérieure et la nature extérieure de l’homme sont électriques et le pont entre les deux implique les propriétés magnétiques du carbone nouvellement découvertes, qui forment une part de la pierre philosophale (comme il a été mentionné plus haut). De plus, la science moderne ne découvre pas seulement les propriétés électriques et magnétiques du carbone, mais aussi celles de l’eau, qui compose plus de 80 % des corps physiques des vertébrés et joue un rôle crucial dans l’évolution de la vie sur le plan physique de notre planète Terre. Les découvertes scientifiques actuelles sur la manière de travailler électriquement et magnétiquement avec le carbone et avec l’eau, faciliteront le passage et l’utilisation de l’énergie électrique dans le monde, aidant l’humanité à transcender le plan physique et à s’identifier davantage les uns aux autres en termes d’énergie et de force.

A ce point, le travail de la maçonnerie électrique et la construction du temple de carbone avanceront sérieusement. Transcendant l’identification aux véhicules de la conscience sur tous les plans, le divin être humain se connaîtra simplement lui-même comme une divine émanation – l’antahkarana lui-même – les différents corps enfilés comme des nœuds électriques le long de l’antahkarana, qui peut être activé à volonté, lorsqu’il choisit de se concentrer à un niveau spécifique de conscience dans la manifestation Divine. Lorsque tout le genre humain saura le faire, l’homme sera véritablement un rayon divin, un filet d’énergie aimante dans le fleuve de l’amour divin – une étincelle de la flamme du sacrifice, centrée dans l’ardente volonté de Dieu – un petit souffle ardent en harmonie rythmique avec le Grand Souffle.

Alors « les émanations de chaleur – dues à l’intensification de la flamme intérieure, associée à l’assimilation de la radiation d’autres unités – vont s’accroître, et prendre de telles proportions que l’interaction entre les Soi individuels se traduira par l’union parfaite de la flamme au sein de chacun d’eux , ainsi que par le fusionnement de la chaleur ; ceci se poursuivra jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’une flamme comportant d’innombrables étincelles. »[6]

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[1]. Rapport de la C.A.M. (Complementary and Alternative medicine : médecine complémentaire et alternative), la thérapie de Buteyko pour l’asthme : http://www.thecamreport.com/2007/12/buteyko-therapy-for-asthma/#more-849

[2]. Une étude de l’Université de Nottingham révèle que les exercices de respiration peuvent soulager l’asthme. http://www.buteykocan.com/wp-content/uploads/2012/03/Asthma-Nottingham-trial-2003.pdf

[3]. Traité sur la Magie Blanche pp 517-518 A.A Bailey

[4]. Lettres sur la Méditation Occulte pp 100-101 A.A. Bailey

[5]. Psychologie Ésotérique vol II p 307 A.A. Bailey

[6]. Un Traité sur le Feu Cosmique pp 228-229 A.A. Bailey

https://www.lucistrust.org/fr/the_electric_bridge/electric_masonry_building_the_carbon_temple/the_purified_breath_and_carbon_transformation_part_3

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