Le Pouvoir de l’Art

La vitalité de l’art est imprégnée de Feu divin ; l’art communique à l’humanité ce Feu qui embrase l’esprit et pénètre tous les mondes. Comme elles sont merveilleuses les torches de la beauté et de la créativité. Comme elles sont précieuses pour l’humanité.” [1] Car en vérité l’Art est la source de l’Expression humaine, planétaire, Solaire, Universelle, cette expression empreinte de Beauté et de noblesse, de grâce et de majesté, qui, imprégnée de ce Feu divin, a le Pouvoir de transformer le plomb en or, de réunir ce qui est séparé, et d’élever jusqu’au Cieux ce qui au plus profond de la terre était endormi.

Grand est le pouvoir de l’Art : […] Si les chefs des gouvernements comprenaient pleinement l’importance pédagogique de l’Art, ils appliqueraient tous leurs efforts et tous les moyens pour éveiller le feu créateur dans leur nation et nourriraient ce feu, de musique, de couleurs et de formes magnifiques. Ni les révolutions, ni les guerres ne pourraient trouver l’écho dans la conscience raffinée de ceux qui répondent aux vibrations supérieures. Les sports violents [et tant d’activités soi-disant artistiques]…ne font qu’augmenter la brutalité des mœurs. La beauté du pouvoir subtil de la pensée et de la créativité se perd, et il ne reste plus que le fracas les hurlements victorieux des forces brutales”.[2]

Or, “L’art dans toutes ses manifestations et ses formes conventionnelles reste fondamentalement spirituel. Il réveille notre besoin de beauté pour le Très-Haut. C’est là sa signification principale et la plus importante. Selon vos propos : ” Le vrai problème de l’art est d’amener l’homme vers la compréhension de la beauté”. En vérité, l’effort véritable vers le beau conduira à la compréhension de la beauté supérieure des lois qui régissent l’Univers et qui sont exprimées dans l’Entendement Parfait et le Cœur parfait“. [3]

Ainsi, “Nous approchons d’une nouvelle étape, celle de la synthèse, et nous devons apprendre comment allier les problèmes purement artistiques à la pensée créatrice et à la beauté de la forme. Notre plaisir esthétique doit être élargi en conséquence afin d’englober l’art dans son ensemble. Il faut rassembler toutes les Muses dans une seule œuvre d’art. Chaque créateur doit s’imprégner des fondements de tous les arts afin d’être en mesure de créer son œuvre à travers eux.

En vérité, l’art devrait servir à élever la conscience de l’humanité. Il est inadmissible d’en limiter les moyens d’expression. La conception de l’art rejette déjà toute laideur et, par conséquent, la beauté reste son seul critère.[4]

Au cours l’Ère qui vient “le développement de l’art nouveau sera l’expression d’une réaction sensible aux idées. L’art du passé a exprimé surtout la compréhension, par l’homme de la beauté du monde créée par Dieu, soit l’extraordinaire merveille de la nature, soit la beauté de la forme humaine. L’art d’aujourd’hui est encore une tentative presque enfantine d’exprimer le monde du sentiment et les manières intérieures de sentir, ainsi que les réactions psychologiques et émotionnelles qui gouvernent la masse de la race. Elles sont, cependant, au regard du monde de l’expression du sentiment ce que les dessins des hommes des cavernes sont au regard de l’art de Léonard de Vinci. Aujourd’hui, c’est dans le domaine des mots que ce nouvel art s’exprime de la façon la plus adéquate. L’art de la musique sera celui qui, ensuite, s’approchera le plus de la vérité et de la révélation de la beauté qui apparaîtra. Les arts de la peinture et de la sculpture suivront plus tard. Aucun d’eux ne constitue l’art d’exprimer la création des idées, et ce sera là la gloire de l’Age du Verseau.[5]

“L’accent devra être mis aussi, de plus en plus sur le Plan qui se développe, et les hommes arriveront à cette reconnaissance par l’étude de l’évolution de la famille humaine, par un examen sévère des processus historiques, et par une analyse comparative des civilisations et des cultures anciennes et modernes. Le fil du dessein sera noté et suivi, siècle après siècle, intégrant non seulement l’histoire en un récit complet de la révélation des qualités divines par le moyen de l’humanité, mais lui intégrant toutes les philosophies mondiales, le thème central de tout art créateur, le symbolisme de l’architecture et les conclusions de la science.[6]

“Nous ne dirons jamais assez combien l’art est le plus puissant stimulant pour la régénération de l’esprit. L’Art, immortel et sans limites ! La distinction entre l’art et la science, Nous la faisons ainsi : l’art est connaissance, la science est méthode. L’élément feu intensifie la créativité dans l’art. Les magnifiques perles de l’art élèvent et transfigurent instantanément l’esprit sensible dont les feux intérieurs intensifient la réceptivité. Tout peut être atteint lorsque l’esprit s’élève. L’Agni-Yogi ressent toute beauté sans avoir recours à une étroite méthodologie scientifique. Les perles de l’art apportent à l’humanité leur exaltante beauté et les feux de la créativité de l’esprit lui donnent une dimension supérieure.” [7]

L’art vraiment créateur est une fonction de l’âme; la première tâche de l’artiste est donc l’alignement, la méditation et la centralisation de son attention sur le monde de la signification. Cela est suivi d’une tentative d’exprimer les idées divines en des formes adéquates, suivant la capacité innée et les tendances du rayon de l’artiste, dans tout champ qu’il a pu choisir et qui constitue pour lui le meilleur moyen dans ce qu’il entreprend. Cela est doublé de l’effort effectué sans arrêt, sur le plan physique, d’équiper, d’instruire et de former les mécanismes du cerveau, de la main et de la voix à travers lesquels l’inspiration doit se manifester, de façon qu’il puisse y avoir une juste expression et une extériorisation appropriée de la réalité intérieure. La discipline que cela implique est grande, et c’est là que de nombreux artistes échouent.

Leur échec est basé sur plusieurs causes, sur la crainte que l’utilisation du mental ne paralyse leur effort, et que l’art créateur spontané, […]ne soit paralysé et handicapé par une trop grande attention donnée à la formation mentale. L’échec est fondé sur l’inertie, [de celui][…] qui ne cherche pas à comprendre la façon dont arrive l’inspiration, ou comment l’extériorisation de la vision devient possible, ou à comprendre la technique des activités intérieures, mais suit simplement une impulsion. Là encore, cela indique un développement inégal, sans équilibre, qui résulte du fait d’une spécialisation pendant une série d’existences, […] une capacité d’établir un contact avec l’âme suivant une seule ligne d’entreprise, finit par se manifester, mais non la capacité d’être en contact avec l’âme, facilité par le fait que l’artiste pendant de nombreuses vies se trouve sous l’influence d’un rayon particulier de la personnalité. Un autre facteur qui cause souvent cet échec est la vanité et l’ambition suprêmes de nombreux artistes…Fréquemment, il n’existe ni discipline de vie, ni contrôle de soi…

La compréhension de la signification et de la technique du génie est l’une des tâches de la nouvelle psychologie. Le génie est toujours l’expression de l’âme dans quelque activité créatrice, révélant ainsi le monde de la signification, de la divinité, et de la beauté cachée que voile généralement le monde phénoménal, mais qu’il indiquera un jour dans sa vérité”.[8]

***

“Si je pouvais vous parler de l’Art nouveau!

Si je le pouvais !

Ce qui était jusqu’à présent vase – sera Boisson.

Ce qui était Boisson – sera Ivresse

Époque morte!

Les mains mercantiles serrent le vase vide.

Ils encensent les artistes!

Et la fumée s’abat et la parole est à Caïn.

Tout se dessèche. [9]

“Bâtissez-LUI une nouvelle maison, vous tous !

Un nouveau vase pour la Boisson.

Car la Boisson se déverse

Et il n’y a rien pour la recueillir.

Le nouveau Temple n’a pas de murs

Parce qu’il grandit toujours….

Crée ! Non dans la peur, mais dans la Joie!

Que la Joie guide chacun des tes traits,

Parce que tu les traces à Sa place !” [10]

L’ART EST COMMUNION

[1]. Hiérarchie- 366

[2]. Lettres d’Elena Roerich, Vol- II -p 421

[3]. Lettres d’Elena Roerich, Vol. I – p.174

[4]. Lettres d’Elena Roerich, vol II, p, 506

[5].Traité sur les sept Rayons – Vol II – 15@707-708(Edit. Angl.)

[6]. Extériorisation de la Hiérarchie, 13@589 (Edit. Angl.)

[7]. Hiérarchie- Série Agni Yoga -359

[8]. Traité sur les 7 Rayons- Vol, II – 15@249-250 (Edit. Angl.)

[9]. Dialogue avec l’Angep.153Vendredi 17 décembre 1943 – Entretien 26- Gitta

[10]. Dialogue avec l’Ange -p.154 – Vendredi 17 décembre 1943 – Entretien 26- Gitta

 

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